Le rapport attendu au Congrès, au début de la semaine prochaine, qui met en cause le manque de progrès du gouvernement irakien dans son action de rétablissement de l’ordre, vient d’être éventé, lundi soir, provoquant, en même temps, un immense vent de panique autour de Bush.
Au programme du Congrès pour les semaines à venir, sont évoquées des résolutions exigeant clairement le retrait des troupes dans les 120 jours et l’annulation du vote ayant donné à Bush l’autorisation de déclencher sa guerre d’Irak.
Du coup, l’entourage de ce dernier s’affole, multipliant réunion sur réunion pour essayer de trouver la parade nécessaire. Et, pour essayer de prendre de vitesse les membres du Congrès, Bush, tout en donnant l’impression de ne pas vouloir se renier, a annoncé, dès hier à Cleveland, une réduction du nombre des Gi's installés en Irak, à compter de 2008, "si les conditions de sécurité s’améliorent". Mais il n’est pas exclu, en parallèle, que la Maison-Blanche finisse par faire siennes les conclusions du rapport Baker, allant dans le sens d’un désengagement progressif en Irak, l’essentiel des troupes se tournant alors vers la formation des services de sécurité irakiens et la lutte contre le terrorisme local d’El-qaïda.
Dans cette fuite en avant de plus en plus ouverte, les défections dans les rangs de Bush se font aussi jour, à présent. Richard Lugar, Pete Domenici et George Voinovich, tous trois sénateurs républicains, demandent carrément le retrait des Gi's et se désolidarisent désormais de la politique menée en Irak par Bush, parce qu’ils la considèrent vouée à l’échec, souligne Libération de ce matin.