Un nouvel essai nucléaire coréen sème la panique

Ce matin, un nouvel essai nucléaire, suivi de trois tirs de missiles à courte portée, a été détecté en Corée du Nord.

Il s'est produit à 375 km de la capitale, en tir souterrain, à 10 km de profondeur, dans la zone où le premier tir de 2006 a été constaté.

A en croire l'agence coréenne KCNA, ce tir est quatre fois plus puissant que le précédent. Pour les Russes, il serait de l'ordre de 10 à 20 kilotonnes. "L'essai va contribuer à garantir notre souveraineté, le socialisme, la paix et la sécurité sur la péninsule coréenne et dans la région", a indiqué l'agence officielle.

Il répond comme représailles à la condamnation intervenue dernièrement au niveau du Conseil de sécurité de l'ONU, à la suite d'un tir de missile de longue portée.

Ce nouvel essai nucléaire cause en tout cas un grand bouleversement dans les chancelleries, particulièrement asiatiques comme au Japon et en Corée du Sud, qui s'interrogent sur le sens à donner à cette défiance de la communauté internationale par Pyongyang.

De Washington à Bruxelles, en passant par diverses capitales, comme Pékin ou Moscou, le monde redoute l'usage que veut faire la Corée du Nord de son arsenal nucléaire. Il s'inquiète surtout de son incapacité de maîtriser l'atome, si, demain, à l'exemple de Tchernobyl, un accident venait à se produire dans ce pays encore pauvre, dit-on.

Evidemment, la Corée du Nord n'est pas Israël, dont on s'obstine à dissimuler jusqu'à l'existence de ses bombes atomiques autrement plus dévastatrices. Elle est classée parmi les pays dits de l'axe du mal, comme Bush l'a défini en son temps. Et, à ce titre, elle n'a pas droit d'accès à la cour des grands.

Le lancement d'un cinquième missile à courte portée par Pyongyang a provoqué l'ire du monde occidental qui y est allé de ses mille commentaires pour descendre en flammes le régime de la Corée du Nord. Certains y voient une défiance inacceptable, d'autres en appellent à une croisade qui irait la vitrifier.

C'est le cas notamment du journal franças Le Figaro qui publie coup sur coup des articles au vitriol suscitant davantage la haine qu'il n'appelle à la retenue. Décodé par les lecteurs le message a donné lieu à son tour, à travers leurs commentaires, à un déversement de fiel qui laisse percer en filigrane un noyautage suffisamment clair des milieux sionistes qui ne pardonnent pas à Pyongyang son soutien aux Palestiniens.

A contre-courant de ce mouvement, j'ai inséré ce commentaire dans Le Figaro pour tenter de ramener les choses à leur juste proportion ; mais il n'a pas été publié, et le lecteur comprendra pourquoi :

"Pourquoi donc toute cette haine inutile contre un pays qui, jusqu’à preuve du contraire, n’a attaqué ni menacé personne ? Son nom a même fini par être exclu de la liste des Etats dits de « l’axe du mal ». La question reste plutôt de savoir pourquoi ses principaux partenaires (Corée du Sud, Japon, USA et Chine) aux dernières négociations n’ont pas rempli de leur côté les engagements pris en contrepartie de son abandon de ses expériences nucléaires.

Quant à brandir la force brute, avec la prétention diabolique de réduire la Corée du Nord en cendres, c’est là une idée d’extrémistes inconscients qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez. Non seulement, des forces conjointes de tout l’Occident ne sont jamais parvenues à la mettre à genoux en 1952, mais elle est autrement plus puissante aujourd’hui. A cette date, d’ailleurs, elle venait à peine de se libérer de l’occupation japonaise plus médiévale et bestiale encore que celle de l’Occident partout ailleurs. Malgré cela, elle est restée maîtresse de son destin. Elle n’est pas l’Irak, pourtant nettement plus riche, qui a plié dès les premiers coups de feu.

Si l’on sait, enfin, que le taux d’alphabétisation de la Corée du Nord est de 99 % et se compare directement à celui des Etats dits les plus développés d’Europe, l’on est d’avance assuré de ne pas avoir affaire à des incultes ni à des « trente-trois tours » plus préoccupés de leur ventre et de leur bas-ventre que de leur dignité et de leur honneur."

Robert Gates, le ministre de la Défense US, vient de mettre en garde la Corée du Nord, quant à ses intentions de détenir des armes nucléaires Son pays "n'accepterait pas une Corée du Nord dotée de l'arme atomique", a-t-il menacé, avant d'ajouter qu'Obama s'emploie à : "la dénucléarisation de la péninsule coréenne", en estimant que "le programme nucléaire nord-coréen constitue un danger pour la paix et la stabilité régionales".

Pyongyang a déjà menacé Séoul de mesures de rétorsion s'il soutenait une résolution du Conseil de sécurité qui serait prise à ses dépens. Actuellement, on pense que les Coréens du nord se préparent à lancer un nouveau missile à longue portée, de 6700 km, capable d'atteindre l'Alaska.

Par ailleurs, le ministre de la Défense américain a prévenu la Corée du Nord contre tout "transfert d'armement ou de matériel nucléaire vers des Etats ou des acteurs non-étatiques, (il) serait considéré comme une grave menace". "Nous tiendrions la Corée du Nord pleinement responsable de tels actes", a-t-il précisé.

Pendant ce temps, au Conseil de sécurité on s'affaire activement à la rédaction d'une résolution contraignante contre Pyongyang. Des responsables japonais et coréens du sud se concertent, de leur côté. La Chine invite tout le monde à la retenue.

Pyongyang a tiré deux nouveaux missiles de courte portée, au large de sa côte est. Ces engins "sol-mer" ont été lancés sur environ 100 kilomètres, ce matin, dans la mer du Japon, indique le porte-parole du ministère sud-coréen de la Défense. Le 11 juillet dernier, la Corée du Nord avait déjà prévenu le Japon qu'elle procéderait à des manoeuvres militaires et qu'elle lui recommandait de s'éloigner de ses côtes.

Au même moment, une délégation américaine se trouvait à Pékin pour discuter avec les autorités chinoises de la résolution prise par le Conseil de sécurité à l'égard de Pyongyang, suite à son dernier essai nucléaire.

En vertu de cette résolution, il est prévu d'inspecter et d'arraisonner toutes les cargaisons se dirigeant vers Pyongyang et soupçonnées de contenir des matériaux liés aux activités nucléaires ou aux essais de missiles.

Il semble que la Chine soit désormais disposée à se joindre aux pays qui se proposent de mettre en application cette résolution.

Au mépris des récentes résolutions du Conseil de sécurité, Pyongyang a tiré, aujourd'hui, sept nouveaux missiles de courte portée - 400 à 500 km - à partir de sa côte orientale.

Malgré la condamnation retenue à son endroit, à la suite de son dernier essai nucléaire de mai, la Corée du Nord a choisi précisément le jour de la fête nationale des USA pour lancer ces missiles.

Le porte-parole de Washington a estimé que : "Ce type de comportement de la Corée du Nord ne contribue pas à améliorer la situation".

Selon les observateurs, cette réaction de Pyongyang s'adresse au Conseil de sécurité qui a osé prendre à son égard des sanctions abusives.

La Corée du Sud et le Japon, deux pays qui lui sont particulièrement hostiles ont bien sûr condamné énergiquement ces tirs qu'ils ont assimilés à de nouvelles provocations de sa part.