Les relations israélo-turques restent toujours compromises

Depuis l'attaque par Israël de la flottille d'aide humanitaire au large de Gaza, qui avait causé la mort de 8 Turcs, les rapports entre Ankara et Tel Aviv se sont dégradés au point où Ankara renonce aux manœuvres militaires conjointes prévues pour cet été.

Un diplomate turc a même révélé que son pays avait refusé le survol du territoire par un avion militaire israélien, juste après le massacre délibéré en question.

L'ambassadeur turc rappelé d'Israël ne semble pas avoir repris ses fonctions depuis lors.

Erdogan, le Premier ministre d'Ankara, s'est même entretenu sur le sujet avec Obama, en marge du G20, pour rappeler que son pays attend toujours de Tel Aviv qu'il lui présente ses excuses pour la tuerie en mer, qu'il dédommage les familles de victimes, qu'il cède au besoin d'une enquête internationale sur le raid, qu'il libère les trois navires turcs retenus chez lui et enfin qu'il mette un terme au blocus de Gaza. "Nous avons été très patients (...) et nous avons dit que le fait de satisfaire nos demandes serait une étape importante pour que les choses prennent un tour positif. Mais si elles ne sont pas satisfaites, il ne faudrait pas oublier que notre amitié a déjà pris un coup", a-t-il notamment avancé comme préalable au rétablissement des relations bilatérales.

Si Israël refuse de se plier à ces conditions, la Turquie se verra contrainte de réduire sa relation diplomatique avec lui au niveau du chargé d'affaires, a précisé, de son côté, un diplomate turc, selon l'AFP.

Les résultats de l'autopsie pratiquée sur les victimes de l'agression israélienne contre la flottille humanitaire, tels qu'ils ont été rédigés courant juin et remis aujourd'hui à l'AFP, montrent clairement que les malheureux humanitaires ont été assassinés froidement et de manière délibérée.

Pour la plupart, ils ont été criblés de balles, le plus souvent tirées à la tête voire à bout portant, ce qui ajoute à la sauvagerie dont les Israéliens savent se singularisent bien souvent avec un mépris incompréhensible pour un peuple ayant vécu soi-disant l'holocauste.

Dans le cas présent, les agresseurs juifs ont, de toute évidence, tiré non pas pour maîtriser leurs victimes qui tenaient dans le meilleur des cas un gourdin mais pour les exterminer.

Sans nul doute, cette tuerie gratuite et aveugle ne manquera pas de s'inscrira comme la plus grosse bourde commise par Israël qui affectera pour longtemps encore ses relations bilatérales avec Ankara.

Les négociations entreprises, à Bruxelles, la semaine dernière, entre le ministre de l'Industrie israélien, Benyamin Ben Eliezer (remplaçant Lieberman, l'extrémiste et bouillant ministre des Affaires étrangères) et le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, ayant échoué devant le refus de Tel Aviv de présenter des excuses à Ankara et de dédommager les victimes turques de son acte de banditisme dans les eaux internationales, la Turquie vient de prendre officiellement quelques mesures de rétorsion à l 'endroit de son ancien partenaire et ami.

Elle interdit désormais le survol de son territoire à tout avion militaire de ce dernier, avec possibilité d'extension aux avions civils.

Elle rompra ses relations avec Tel Aviv, sans préciser en quoi et à partir de quand.

Les deux pays anciennement liés étroitement au double plan militaire et économique se retrouvent désormais dans une ligne antagoniste qui ne sera sans doute pas du goût de Washington qui comptait justement sur leur étroite coopération pour poursuivre conjointement le contrôle de la région.