Cette fois, c’est à Sétif qu’aura lieu un nouveau procès, où 195 accusés, indique Le Soir d’Algérie d’aujourd’hui, comparaîtront pour répondre de dilapidation de deniers publics, de faux et usage de faux, mettant en jeu la « bagatelle » de 139 milliards de centimes, infractions commises au préjudice du groupe Eriad de Sétif.
Selon le rapport d’expertise, ces 139 milliards se répartissent entre 63, au détriment des Moulins "Bibanes", 41, des Moulins "Zibanes", 21, des Moulins "El-Hodna" et enfin 14, des Moulins "El-Hidhab".
L’instruction de cette affaire, où se trouveraient mêlés une quarantaine de cadres de cette entreprise publique, présente, apparemment, à en croire le journal, un certain nombre d’irrégularités ou de lacunes susceptibles de justifier le renvoi à une date ultérieure du procès. En d’autres termes, elle aurait été, semble-t-il, bâclée, sinon peu conforme à la procédure légale.
En se disant détenteur pourtant d’une copie de l’arrêt de renvoi, qui s’étale sur 188 pages, le journal n’en dit pas long, cependant, sur la teneur précise des accusations portées, ni sur la date des faits, ni sur les griefs respectifs retenus contre les uns et les autres, etc.
Une chose est sûre, l’Eriad, qu’on s’était empressé pourtant de coter en bourse, n’en est pas à sa première affaire judiciaire, où des histoires de gros sous sont mises en évidence aux dépens toujours du contribuable, hélas. Additionnée l’une à l’autre, les affaires de cette boîte instruites en justice jusqu’ici, en donnant le tournis, mettent suffisamment en exergue sa gestion encore archaïque, voire catastrophique, argument largement rédhibitoire, du reste, pour ne pas lui faire les honneurs suprêmes d’une cotation en bourse. D’ailleurs, si l’on parle désormais de sa liquidation prochaine, le rapport direct à ces déboires judiciaires n’est sans doute pas étranger. C’est toujours après l’explosion qu’on se propose d’évaluer les dégâts et de corriger le tir en conséquence, alors qu’il est plus aisé, au propre comme au figuré, d’anticiper l’évènement avec une préparation plus rigoureuse et un contrôle systématique de chaque instant au plan de l’exécution