Prévue pour le 7 juin prochain, la prochaine réunion de l'UPM vient d'être reportée une nouvelle fois à novembre. Il faut dire que les massacres de janvier 2009 à Gaza, restés d'ailleurs totalement oubliés par les soi-disant grands de ce monde, y auront largement contribué en vérité.
Cette organisation d'inspiration sarkozyste, qui était censée relever, du moins sur la rive sud de la Méditerranée, la cote du chef de l'Etat français bien écornée à Dakar par sa déclaration reconnue comme raciste, reposait dès le départ sur des calculs politiques plutôt biscornus concoctés dans l'intérêt seul d'Israël. Les questions d'environnement, de transport, etc., n'ont en réalité qu'un lointain rapport entre les rives sud et nord de la Méditerranée, d'autant plus que les problèmes agitant l'Europe d'aujourd'hui paraissent à ses yeux provenir de la rive opposée avec ses flots migratoires malvenus.
Sarkozy croyait, en vérité, pouvoir, en les réunissant autour d'une table, parvenir à conclure une paix durable entre Israël et les Etats arabes qui ne se reconnaissent pas dans la reddition de l'Egypte et de la Jordanie, des pays trop inféodés à Washington et à ses alliés poursuivant une politique pro-israélienne aussi insensée qu'inique.
Et c'est précisément pour parvenir à ses fins que Sarkozy s'est adjoint, comme vice-président de l'UPM, le président Mubarak d'Egypte. Il compte en effet profiter justement de la prétendue audience de ce dernier chez les "frères" pour tenter de les gagner à sa cause, autrement dit celle d'Israël.
La protection et la défense des intérêts de Tel Aviv primant donc sur tout le reste, ce n'est pas aussi sans raison que le président français pousse le ridicule jusqu'à faire mine de ne rien entendre des atteintes criantes aux droits de l'homme qui lui sont régulièrement signalées, tant en Tunisie, au Maroc qu'en Algérie et ailleurs.
Du reste, même si en novembre prochain il réussit, ce qui reste encore fort douteux, à regrouper autour de la table les Etats arabes devenus alliés d'Israël et certains autres considérés comme étant ses protégés, il n'est pas sûr que son UPM lui survivra, l'échéance de 2012 étant très proche et assurément porteuse de déconvenue imparable.