Le tronçon Alger-Oran, mesurant 430 km, du projet d'autoroute est-ouest vient d'être réceptionné ce matin par le ministre des Transports, Amar Ghoul.
Il s'agit justement de la partie confiée à l'entreprise chinoise, Citic-Crcc, qui a tant fait parler d'elle ces derniers mois, à cause du scandale des dessous-de-table considérables qu'elle aurait distribués à différents tiers, mais surtout aux principaux responsables de l'Etat algérien chargés ou non du suivi de ce dossier. On dit que même des officiers supérieurs de l'armée en auraient bénéficiés.
En vérité, le réalisateur chinois a aussi attiré l'attention sur lui par des problèmes d'arriérés de salaires restant dus à son personnel. L'Etat algérien s'escrime, d'ailleurs, à vouloir récupérer une partie des rémunérations occultes précitées en bloquant le règlement des situations de Citic-Crcc.
La presse locale des dernières semaines a fait même état d'un grand nombre de malfaçons que les gestionnaires publics n'avaient pas cru devoir faire corriger par l'entreprise chinoise, à cause de ces dessous-de-table perçus par eux.
Enfin, le gaspillage financier énorme qui a marqué ce tronçon restera, dit-on, l'une des taches noires du régime Bouteflika qui se meurt lentement, aux sens propre et figuré.
Si, bien sûr, des thuriféraires ne manqueront pas, à court ou moyen terme, de marquer d'une pierre blanche une réalisation initiée par Bouteflika, il n'aura quand même échappé à personne que des travaux aussi gigantesques n'auront finalement profité qu'aux Chinois et à leur seule main-d'œuvre. Car, c'est précisément durant la même période que les Algériens ont été les plus nombreux à se noyer en mer, tandis qu'ils partaient à la rechercher d'un emploi hypothétique en Europe, faute de travail chez eux.