Le procès de l’affaire Sonatrach à Oran s’est ouvert ce mercredi 27 avril au pôle judiciaire du tribunal de la même ville, en présence des cinq accusés, dont Mohamed Meziane et Abdelhafid Feghouli, respectivement ex‑PDG et ancien vice‑président aval de cette compagnie. Les trois autres accusés sont l’ancien directeur général de Cogiz, l’ex‑patron de Safir (société française) et un cadre de Sonatrach. Les prévenus sont poursuivis notamment pour violation de la loi sur la passation des marchés publics dans le contrat de gré à gré attribué par Sonatrach à Safir pour la réalisation d’un complexe d’azote pour 10 millions d’euros.
Cette affaire a éclaté au mois de décembre 2010. La société algéro‑française Safir est détenue à 51 % par Sonatrach et Sonelgaz et à 49 % par l’entreprise française Marais Connecting. Le contrat, objet de l’enquête, concerne la réalisation d’un centre de stockage et de conditionnement de l’azote au niveau de la plate‑forme industrielle d’Arzew avec la construction de dix bacs de stockage pour un montant de 10 millions d’euros. L’enquête a révélé que la procédure du gré à gré n’était pas justifiée. L’enquête a également révélé le non‑respect du délai de réalisation fixé à 24 mois pour les dix bacs.
Ce mercredi, les ex‑patrons de Cogiz et Safir avaient du mal à se tenir debout durant la plaidoirie en raison de leur état de santé. Meziane et
TSA - 27.04.2011
par Nawel Merouane
Feghouli semblaient en meilleure forme. Les cinq prévenus ont répondu aux deux questions posées par la présidente du tribunal, à savoir pourquoi avoir choisi Safir et pourquoi avoir attribué le contrat de gré à gré ?
Feghouli a expliqué au tribunal qu’il avait agi dans l’urgence parce que l’azote n’était pas disponible. « Si on avait opté pour l’appel d’offres, cela aurait duré 17 mois », a‑t‑il ajouté. L’ancien vice‑président Aval a révélé qu’il avait obtenu l’accord de l’ex‑PDG de Sonatrach, Mohamed Meziane, pour attribuer ce contrat de gré à gré. Ce que Meziane a confirmé : « effectivement, j’ai reçu une note et j’ai donné mon accord parce qu’il y avait urgence ».
Le procureur général, qui a posé les mêmes questions que la présidente du tribunal, a requis une peine de six ans de prison à l’encontre de Meziane, Feghouli et l’ex‑DG de Cogiz. Quant aux deux autres accusés, il a requis à leur encontre une peine de quatre ans de prison.
Les avocats de la partie civile ont affirmé devant le tribunal que Sonatrach n’a « subi aucun préjudice » dans cette affaire.