De temps à autre des émeutes sont signalées ici ou là en Algérie, organisées tantôt à l'initiative des habitants de bidonvilles réclamant des logements sociaux, tantôt par suite d'abus de pouvoir ou d'excès mettant en cause un ou plusieurs représentants de l'Etat.
Dans le cas de Zemouri, une localité de la wilaya de Boumerdès qui retient présentement l'attention, c'est l'exécution par l'armée, mercredi soir, d'un jeune homme qui faisait du footing qui a mis le feu aux poudres dès le lendemain..
Le malheureux avait aux oreilles un écouteur MP3 qui le gargarisait de musique, l'empêchant du coup d'entendre les sommations de militaires qui passaient la région au peigne fin à la recherche de terroristes islamistes.
Les habitants de la ville s'en sont donc pris aux édifices administratifs qu'ils ont saccagés ou incendiés. A ce jour encore, il semble que les tensions sont restées vives sur les lieux.
En vérité, ce genre d'excès n'est pas le premier, d'autres parfois plus graves l'ont précédé, sans jamais se conclure par un procès équitable en justice, tant la force publique reste toujours maîtresse de la décision dans le pays fortement marqué par le désordre et appelé, d'ailleurs, à rejoindre bientôt la Somalie, au nombre des Etats livrés à eux-mêmes.