Conférence internationale sur l'Afghanistan

Les représentants de 70 pays se sont retrouvés aujourd'hui à Londres, pour discuter de l'avenir de l'Afghanistan.

Hamid Karzaï, son président fraîchement réélu, était également au nombre des participants.

Il a même présenté un projet qui semble avoir intéressé tout particulièrement les membres de la coalition militaire qui occupe le pays, depuis maintenant 9 ans. Estimant pouvoir ramener la paix, dans un délai de cinq ans, Karzaï a demandé à la coalition de l'aider à combattre l'aile dure des Talibans et à continuer de financer les pôles de développement ouverts. S'inspirant apparemment de la campagne de réconciliation entreprise par Bouteflika en Algérie, il se fait fort de promettre aux autres résistants de son pays, appelés islamistes non radicaux, des primes à la reddition.

Son approche a d'ailleurs reçu l'aval d'un grand nombre de délégations des pays de l'OTAN, qui cherchent à se tirer au plus vite de leur bourbier afghan.

Le problème est donc renvoyé désormais entre les mains d'Obama, dont une déclaration récente promettait plutôt le rappel des premières troupes américaines dès l'an prochain.

Les Talibans, eux, par l'entremise de leurs sites Internet, se disent fermement opposés à toute négociation avec les ennemis occupant le pays et leur enjoignent de se retirer au plus tôt. Ils ne reconnaissent non plus aucune autorité ni aucune compétence à Karzaï pour représenter le pays.

Ceci est le commentaire écrit à ce sujet, dont, ce soir même, j'ai demandé et obtenu la publication dans le journal Le Figaro, sous la signature de jeanma8806.
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Que fait-on du sens patriotique ?

Les Etats-Unis en tête, le monde occidental s'était fort bien gaussé du retrait d’Afghanistan, que, par ailleurs, l'on reconnaît aujourd'hui calculé de Moscou, en 1988, en tentant de lui donner alors les couleurs d'une défaite cinglante.

Ce même monde cherche maintenant désespérément une issue de sortie honorable du bourbier dans lequel il s’est tout seul fourvoyé, à son tour, dans ce même pays.

Comme des toutous, 40 pays ont suivi aveuglément les boutefeux Bush et consorts dans une campagne, tout simplement d'agression – ayons au moins l’honnêteté de le reconnaître - d'un pays libre et indépendant, sous le seul et fallacieux prétexte que le commanditaire du drame de New York, Benladen, s’y trouvait réfugié avec ses comparses. Cela rappelle en même temps les mêmes égarements intolérables, avec leur lot plus grave encore de destructions immondes causées à l’Irak, plus tard et pour rien.
Dans le cas de l’Afghanistan, il était, bien sûr, plus simple et moins risqué de s'attaquer à un semblant d’Etat, aussi archaïque qu’exsangue, plutôt qu'à un autre, comme l'Arabie saoudite ou l'Égypte, d'où provenaient réellement l'ensemble des terroristes impliqués dans les massacres de 2001.

La coalition s'est arrogé ensuite, au mépris du droit international, le droit de revêtir son agression caractérisée d'une prétendue couverture de l'ONU.

Mais, maintenant, la vérité est là, crue et incontournable, qu’il faut accepter. Malgré son isolement, malgré son immense faiblesse humaine et matérielle, la résistance afghane, qui a su tirer sa raison d’être dans la défense d’intérêts nationaux suprêmes, gagne le dessus. En tenant en échec 40 puissances des plus modernes, durant 9 longues années, elle fait montre, malgré toute la cruauté dont on continue de l’accabler, d’un esprit combattif et patriotique qui n’a d’égal que sa détermination à bouter dehors tous les indus occupants du pays. Et cela, comme en Indochine ou ailleurs, hier, l’histoire l’inscrira sans nul doute en lettres d’or en sa faveur.