Kigali vient d'abroger officiellement l'apprentissage de la langue française dans ses écoles, suscitant la consternation en France, et ce, malgré une récente et chaude reprise des relations diplomatiques entre les deux pays.
Le Rwanda, tirant les leçons du génocide de 1994, dans lequel Paris aurait joué un rôle incontestable, coupe ainsi définitivement, au plan culturel du moins, les ponts avec l'ancienne puissance coloniale. Il se range au côté du Commonwealth, qui semble tout heureux de l'accueillir parmi ses 52 ou 53 membres placés sous la protection de Sa Majesté britannique.
D'ores et déjà, l'enseignement scolaire de l'année en cours est pratiqué en anglais, à la satisfaction, semble-t-il, des élèves, des professeurs et des Rwandais eux-mêmes. Des relations économiques et culturelles se nouent dans une large dimension avec Londres.
Les traces laissées par le massacre des Tutsis, en 1994, sous le règne de Mitterrand, sont loin en effet d'être effacées. On cite couramment le chiffre de 800 000 personnes qui ont péri lors de ces affrontements interethniques, étrangement contrôlés, dit-on, à partir de Paris.