La grève, qui paralyse les ateliers de SNVI, se poursuit pour la troisième journée consécutive.
Dans cette entreprise publique de construction de véhicules industriels, les travailleurs réclament des augmentations de salaires mais aussi l'abrogation de la loi prise récemment de supprimer les départs en retraite anticipée. Par cette formule inventée lors de l'assainissement des entreprises publiques, il y a dix ans, des dizaines, voire des centaines de milliers de salariés du secteur public, pouvaient demander leur départ en retraite par anticipation. Nombre des bénéficiaires de ce statut se sont alors retrouvés pensionnaires retraités, tandis que, pour la plupart, ils étaient encore loin de franchir le seuil des cinquante ans. Autrement dit, un vrai gâchis a été commis par une mesure aussi inique qu'imbécile. Le résultat est que la sécurité sociale a creusé plus profondément encore son déficit et que l'Etat se retrouve depuis obligé de la subventionner à fonds perdus et dans d'importantes proportions.
Quant au relèvement des salaires, le collectif SNVI juge que l'augmentation du SNMG de 3000 DA, pour le porter à 15 000 DA à compter du 1er janvier 2010, reste très insuffisante.
Bien évidemment, avec le manque total de maîtrise de l'inflation qui frappe l'économie nationale, cet ajustement est effectivement insignifiant. Malheureusement, dans le cas de la SNVI, le problème se pose bien autrement. L'entreprise traîne des dettes considérables qu'elle ne pourra jamais éponger. Sa productivité étant nulle, sa gamme de produits fabriqués obsolète, elle aspire moins encore à quelque performance dans un proche ou lointain avenir.
La concurrence aidant, SNVI sera toujours incapable de faire face au simple service de ses dettes bancaires accumulées depuis des décennies. De là donc à ce qu'elle réponde aux attentes de ses travailleurs pour revaloriser leurs conditions de rémunération, il faudrait sans doute que l'Etat la réinscrive au nombre des entreprises moribondes qu'il faut continuer de sustenter aux dépens du citoyen et en dépit du bon sens.