Le capitaine Camara de Guinée devra être jugé par le T.P.I.

A l'issue des travaux menés par la Commission d'enquête spécialement désignée par elle à propos de l'assassinat, du viol et des autres violences commis par l'armée nationale, le 28 septembre dernier au stade de Conakry, en Guinée, l'ONU se propose de saisir la Cour pénale internationale.

L'on se rappelle qu'à cette occasion les militaires guinéens avaient mitraillé des nationaux, qui se trouvaient réunis au stade pour réclamer le rejet de la candidature de l'homme fort du régime, le capitaine Camara, aux élections présidentielles. 159 personnes ont été dénombrées comme mortes ou disparues ; 109 viols au moins et autres violences sexuelles commis le jour même ou les jours suivants. Dans ses conclusions, la Commission a jugé qu'il y avait là suffisamment de preuves pour déférer, devant le Tribunal pénal international, le capitaine Camara et ses deux lieutenants, Toumba et Moussa Thégboro Camara, pour répondre de crimes contre l'humanité.

Il faut également noter ici que Toumba, l'"exécuteur des basses œuvres" s'est retourné par la suite contre le chef de l'Etat autoproclamé en lui tirant quelques balles dans la tête, avant de disparaître jusqu'à ce jour. Camara, pris en charge depuis dans un hôpital marocain, ne semble toujours pas avoir été guéri de ses blessures. D'aucuns le disent dans un état comateux, où il risque fortement de perdre la vie.