La Guinée Bissau s'ouvre sur l'instabilité

Le président de la Guinée Bissau, Joao Bernardo Vieira, a fait l'objet aujourd'hui, de la part des militaires, d'une attaque en règle, dans sa propre résidence, annoncent les agences de presse.

C'est lui-même qui a annoncé l'attaque au président de la Commission de l'Union africaine, Jean Ping, en précisant qu'elle a eu lieu dans la matinée, mais qu'elle a échoué. Elle aurait fait au moins un mort, parmi les mutins et plusieurs blessés dans les rangs des défenseurs. "Un groupe de militaires a tenté la nuit dernière de s'emparer d'un dépôt d'armes dans la résidence du président. Il y a eu des échanges de tirs", a-t-on expliqué. "Trois militaires ont été arrêtés parmi les assaillants, mais le reste a réussi à s'enfuir en emportant une importante quantité d'armes, dont des lance-roquettes", est-il ajouté.

Des signes avant-coureurs auraient été déjà enregistrés, bien avant ce jour, a déclaré le ministre de l'Intérieur, Cipriano Cassama. L'enquête déterminera les commanditaires de ce coup de force, a-t-il précisé, en substance.

L'Union africaine s'est déjà déclarée contre "toute tentative de prise de pouvoir par la force".

L'ancienne colonie portugaise de l'Afrique de l'ouest, qui vient de clôturer les élections législatives, censées ramener la stabilité, souffre, en vérité, d'une situation de pauvreté déplorable. Cela explique d'ailleurs l'usage fait de ce petit pays par les narco-trafiquants qui l'ont transformé en plaque tournante de la drogue sud américaine expédiée en Europe.

L'on ne sait toujours pas jusqu'ici les motivations des mutins. Excepté le fait que le PAIGC, l'ex parti unique, a remporté 67 sièges sur 100 lors du tout dernier scrutin et qu'il est dirigé par l'ex Premier ministre, Carlos Gomes, connu pour être un adversaire du chef de l'Etat, l'on ne voit pas quelque rapport entre ce dernier et l'insurrection d'aujourd'hui.