Tandis que la planète entière formait des vœux pour la réussite de leur rencontre, les 192 pays réunis à l'échelle de leur chef d'Etat ou de gouvernement à Copenhague se sont quittés, hier soir, sur un constat quasiment d'échec. Les uns et les autres, parmi les plus riches, étaient venus non en qualité de responsables du devenir de l'humanité toute entière, devant les effets catastrophiques du réchauffement climatique dont ils sont la cause, mais de simples commerçants cherchant plutôt à en tirer le meilleur profit. Ils ont fait chou blanc sur l'ensemble du projet qu'ils avaient pour mission de mettre au point et de faire avaliser par tous.
Après les USA, dont Obama a fait figure de simple Polichinelle, puisqu'il ne peut apparemment rien décider sans l'aval du parlement américain, les Chinois et les Indiens ont brillé par leur chauvinisme. Ces derniers ne peuvent concevoir d'effort dans le sens de la réduction de leurs émissions de CO² que s'ils y trouvent leur avantage. Bien au contraire, ils se disent même prêts à se désolidariser de toute action contraignante de la communauté internationale.
C'est égoïstement du chacun pour soi, semblaient leur reprocher les représentants des pays pauvres, grandes victimes de la pollution. Or, si les pays riches disposent de moyens suffisants pour se tirer d'affaire en toute circonstance, tel n'est pas le cas de dizaines d'Etats africains et asiatiques qui se plaignent d'ores et déjà des premières conséquences directes du réchauffement climatique : progression de la sécheresse, remontée des eaux, etc.
Enfin, les miettes que leur offrent les pays riches, en compensation des dégâts qui les accusent, ne permettent pas même aux pays démunis de se dédommager de leurs pertes.
En tout, c'est une espèce d'hypocrisie à grande échelle que vient d'étaler la conférence de Copenhague, en démontrant une fois de plus que l'ONU a vraiment besoin d'être réformée dans le fond.