C'est hier, à Washington, que le sommet du G20 (pays les plus riches et pays émergents) s'est clôturé sur un communiqué commun.
"Nous sommes d'accord (sur le fait) qu'une réponse politique élargie, fondée sur la coopération macro-économique, est nécessaire pour rétablir la croissance", constitue un des point d'accord. Le suivant porte sur la nécessité de prendre des "mesures budgétaires pour stimuler la demande interne avec des résultats rapides" ou décider "des baisses des taux d'intérêt". "La nécessité d'une relance coordonnée et concertée" a également retenu l'attention des chefs d'Etat réunis qui la placent en avant de leurs préoccupations.
En revanche, l'idée, principalement émise par Sarkozy, d'installer un "supergendarme" de la finance internationale, a été carrément rejetée, l'assemblée ayant estimé que : "la régulation relève avant tout de la responsabilité des régulateurs nationaux qui constituent la première ligne de défense contre les instabilités des marchés". Certes, elle se propose, selon le communiqué diffusé : "d'intensifier la coopération internationale entre régulateurs, de renforcer les normes internationales (...) et de veiller à leur application uniforme", sans plus. "Le président Bush ne pouvait pas donner son accord au moindre mécanisme international doté de pouvoirs", a indiqué Diana Furchtgott-Roth de l'Hudson Institute. "Il pouvait être d'accord avec les principes mais pas avec un quelconque mécanisme susceptible de punir les Etats-Unis", a-t-elle ajouté.
Cinq champs d'action ont été définis qui feront l'objet de propositions des ministres des Finances, d'ici le 31 mars : "remise à plat des aspects de la régulation qui exacerbent les crises, harmonisation des normes comptables, amélioration de la transparence des marchés de produits dérivés, révision des pratiques de rémunération des dirigeants de banques pour éviter des prises de risque excessives et enfin révision du mandat, de la gouvernance et des besoins en capitaux des institutions financières internationales". Le G20 veut que "tout intervenant, tous les produits et tous les marchés soient réellement soumis à surveillance. Il n'y aura plus de zone d'ombre", selon la chancelière allemande Angela Merkel, rapporte le journal La Tribune.
Sur proposition de la France, le G20 s'intéresse aux paradis fiscaux, et demande, à moyen terme, "des mesures pour protéger le système financier mondial des juridictions non coopératives qui présentent un risque d'activité financière illégale".
Les chefs d'Etat ont convenu de se retrouver avant le 30 avril prochain pour "vérifier la mise en oeuvre" des décisions prises à Washington.