Orascom peine à récupérer ses dividendes

Depuis quelques semaines, les médias algériens reviennent à tour de rôle sur les difficultés rencontrées par Orascom à transférer ses dividendes de l'exercice 2008. Il semble, en effet, que le fisc ait, sans que l'on en sache les raisons, opposé auprès de la banque centrale son véto pour le transfert de près de 500 millions de dollars, au titre de ces mêmes dividendes.

Depuis, une espèce de polémique a entouré ce blocage, considéré comme illégal par certains, justifié par d'autres.

Mais, au fil des jours, il s'est avéré qu'Orascom-mère, en Egypte, tire le plus clair de ses revenus de l'exploitation de sa filiale algérienne. C'est aussi grâce à cette dernière que l'opérateur égyptien a gravi les échelons de la hiérarchie industrielle qui, en matière de téléphonie mobile, fait de lui aujourd'hui un concurrent de poids sur la place internationale. Et le refus par l'Algérie de procéder au virement de ses dividendes de 2008 place désormais cette entreprise dans une situation financière extrêmement délicate, susceptible de provoquer son effondrement sur les places boursières, puisqu'elle est privée de l'essentiel de ses ressources financières.

On comprend en même temps le sens des préoccupations d'Orascom qui s'active en parallèle à déménager d'Alger pour s'investir ailleurs, l'Algérie étant devenue pour lui moins sûre et surtout incapable d'honorer ses engagements. Il se serait approché de France Télécom pour lui vendre sa filiale algérienne Djezzy, avec l'intention de s'installer au Canada, rapportent les journaux.

Ce post tombe à pic, puisque je viens d'insérer, sous la signature de Misguemas, un commentaire à propos de cette affaire dans le journal électronique TSA.

J'ai surtout tenu à répondre à certaines voix discordantes demandant le dégel du transfert demandé par Orascom. Car je soupçonne leurs auteurs de se cacher derrière des masques pour défendre les intérêts d'Orascom, donc les leurs certainement, en essayant de braquer l'opinion publique dans le sens de leurs attentes.
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Commentaire de Misguemas :

L'Algérie reste la poule aux œufs d'or que s'approprient Orascom et nombre de "33 tours" bien malvenus de la péninsule arabique.

En vertu de quelle logique, est-il permis à un opérateur, quels que soient son origine et son champ d'activité, de transférer un dividende aussi astronomique en devises sonnantes et trébuchantes, si, précisément, il ne concourt en rien à promouvoir les exportations du pays ? Qu'un industriel ou une entreprise pétrolière réclame sa part transférable en monnaie étrangère est admissible dans la mesure où sa production est destinée au moins en partie à l'exportation. Mais qu'un simple investisseur activant dans le tertiaire s'offre une telle liberté ne peut se concevoir et se justifier.

A moins que des intérêts de particuliers nationaux hautement placés dans la hiérarchie du pouvoir soient effectivement en jeu dans le blocage des transferts attendus par Orascom, toute l'agitation créée autour de ce problème n'a aucun sens.

Le pillage de l'Algérie doit cesser, et les pilleurs, appartinssent-ils au sommet du pouvoir, rendre gorge !

Tout indique, apparemment, que l'Etat algérien prend ses distances d'Orascom, l'entreprise égyptienne de téléphonie mobile activant en Algérie d'où elle tire l'essentiel de ses revenus.

Les déboires de cette firme, qui se sont accumulés à l'occasion du fameux match de football au Caire où les joueurs algériens ont été caillassés, prennent en vérité des proportions telles que son avenir se trouve désormais compromis en Algérie.

Le rappel fiscal, d'abord, de quelques 500 millions de dollars qui lui est réclamé sans délai, préalablement à toute prétention à l'exportation de ses revenus, place depuis quelques mois déjà Orascom dans une fâcheuse position de client devenu insolvable pour les banques internationales qui le soutenaient.

La vente juteuse, ensuite, de deux cimenteries à Lafarge, construites quasiment avec l'argent du contribuable algérien, a éveillé l'attention des autorités publiques, quant à l'opportunité de recevoir des investissements étrangers trop souvent peu profitables.

Enfin, le rapprochement d'Orascom avec son confrère sud-africain MTN, en vue de lui céder sa filiale algérienne, Djezzy, vient d'être sanctionné par une fin de non-recevoir de l'Etat algérien, qui ne reconnaît à Djezzy, entreprise de droit algérien, aucune compétence à traiter avec une entreprise étrangère, sauf à provoquer sa nationalisation.

Mais, les partenaires algériens de Djezzy, qui se cachent au plus haut niveau de l'Etat, accepteront-ils, sans réagir, de se laisser piquer leur poule aux oeufs d'or ? Rien n'est moins sûr, d'autant que l'on prête à la fratrie Bouteflika une part importante des intérêts de cette filiale dépendant en grande part, semble-t-il, d'un magnat de l'industrie qui n'est autre que le propre fils de Mubarek, le président égyptien.

La filiale algérienne Djezzy d'Orascom bute, selon Reuters repris par TSA aujourd'hui, devant un sérieux problème d'approvisionnement en puces de téléphonie mobile.

Selon toute vraisemblance, l'opérateur est frappé d’une interdiction de commerce extérieur ou de domiciliation bancaire avec l'étranger suite à une décision de la Banque d’Algérie.

En privant Djezzy de la possibilité de renouveler son stock de puces, de toute évidence c'est une forme de conduite vers la sortie que les pouvoirs publics signifient à cette entreprise.

Certes, celle-ci détiendrait des stocks encore suffisants pour faire face à la demande immédiate, mais tout porte à croire que le moment est venu pour Orascom, la maison mère égyptienne, de payer les conséquences de son opération antérieure sur les cimenteries cédées à Lafarge grâce à laquelle elle avait renfloué ses caisses en faisant un super bénéfice sur le dos des contribuables algériens.

De toute manière, cette entreprise est en train de péricliter suite à une désaffection notable de sa clientèle depuis les fameux événements de novembre dernier qui ont vu les Égyptiens s'en prendre lâchement contre les joueurs de l'équipe nationale de football qui devait jouer son dernier match au Caire pour le mondial 2010.