Le nouveau gouvernement d'Ahmadinedjad est quasiment approuvé par le parlement, puisque 18 membres de ce cabinet ont été retenus. Seuls trois ministres proposés n'ont pas obtenu les suffrages suffisants des parlementaires : il s'agit de deux femmes et d'un homme.
En votant de la sorte, le parlement fait en même temps un pied-de-nez aux meneurs d'une campagne internationale orchestrée en signe de protestation contre la désignation du ministre de la Défense. Ahmed Wahidi, ancien diplomate en poste en Argentine, serait, selon Interpol, poursuivi par la justice de ce pays pour son implication dans un attentat qui a causé des dizaines de victimes à l'ambassade israélienne de Buenos Aires. Certains médias considèrent d'ailleurs que cette approbation constitue une gifle à Israël.
S'il faut regretter que les députés aient fait montre d'un machisme délibérément abusif et médiéval en écartant la nomination de deux femmes proposées pour l'Education et la Sécurité sociale, il faut malgré tout reconnaître que les 286 parlementaires votants, en approuvant à une large majorité le cabinet ministériel constitué, donnent une espèce de quitus à Ahmadinedjad, au déplaisir, bien sûr, de l'Occident et de ses médias qui ont tenté vainement de propager la révolution dans le pays. Une telle leçon s'adresse particulièrement à Sarkozy, pour le désavouer. Ce dernier, dans un discours dépassant les limites de la correction, s'est fait fort de déclamer contre les dirigeants iraniens, en déclarant précisément : "les Iraniens méritent mieux que leurs dirigeants actuels".
Une chose est enfin sûre : en dépit de leurs différences, les Iraniens savent, dans une circonstance où l'intérêt national domine, se départir de leurs querelles de clocher, pour faire corps et combattre ensemble les obstacles pouvant se dresser sur leurs chemins.