Tandis que les cinq + 1 attendaient que Téhéran veuille bien donner son accord pour la rencontre du 10 novembre prochain des spécialistes de l'énergie nucléaire et de l'AIEA afin de discuter de son propre programme d'enrichissement de l'uranium à cause duquel de lourdes et nouvelles sanctions ont été prises et mises à exécution contre lui depuis juin dernier, le président Ahmadinedjad annonce bien autre chose.
"Nous n'aborderons pas la question de l'énergie nucléaire avec la partie occidentale dans la série de négociations avec elle", a déclaré, sans préciser sa pensée, Ali Akbar Javanfekr, conseiller à la communication du président, cité par l'agence de presse iranienne Fars.
La clarification est venue en fait du président lui-même qui a réclamé, lors d'une intervention télévisée hier soir, "des négociations basées sur la justice et le respect", laissant entendre par là que le monde occidental doit se prononcer avec clarté sur l'arsenal nucléaire de Tel Aviv, seul pays du Moyen Orient à détenir et fabriquer clandestinement la bombe.
L'on n'a pas encore commenté cette nouvelle prise de position de Téhéran, qui passera sans doute comme une espèce de nouvelle échappatoire qu'il met en œuvre pour éluder son engagement sur la question de ses activités nucléaires. Comme à son habitude, Ahmadinedjad, même en posant cette fois un vrai problème de fond qui préoccupe l'ensemble du Monde Arabe en particulier et qu'il lui eût fallu traiter avec autant d'énergie que de conviction avant les démêlés de son pays avec l'AIEA, se discrédite une nouvelle fois encore et risque même de perdre ses derniers soutiens qui jugent pourtant son combat juste et méritoire.
Le plus surprenant encore est que le président iranien semble ignorer l'audience mondiale que s'est tissée le peuple juif depuis la Seconde Guerre mondiale et surtout sa mainmise sur les rouages les plus essentiels de la gouvernance mondiale à la fois au double plan politique et économique et financier. Les présidents américains successifs cultivent eux-mêmes une espèce de hantise par laquelle ils s'interdisent de porter la moindre critique contre le peuple juif sous peine de se voir éjectés de leur siège comme des malpropres et malmenés devant l'opinion publique et les tribunaux.