Le président sénégalais veut lui aussi conserver le pouvoir dans la famille

Atteint, à 82 ans, par la limite d'âge, le président sénégalais, que l'on s'évertuait à considérer pourtant comme un des rares dirigeants africains sage, semble avoir trouvé un pis-aller à l'impossibilité de conserver le pouvoir plein et entier dans la famille.

Il a confié tout simplement à son fils, Karim, âgé de 40 ans, un portefeuille ministériel de premier ordre, celui de la Coopération et des infrastructures.

Après tout, Bongo, du Gabon, a bien un fils chargé du portefeuille de la Défense. Pourquoi donc Wade priverait-il son rejeton d'un poste ministériel taillé à sa mesure, autrement dit le plus important que le Sénégal n'ait jamais créé jusqu'ici. Il sera "ministre d'Etat, ministre de la Coopération internationale, de l'aménagement du territoire, des transports aériens et des infrastructures". Un poste que l'on dit stratégique qui aura en charge les grands chantiers, en relation directe avec les partenaires étrangers.

Karim Wade est métissé, puisque de mère française. Analyse financier de profession, il sert de conseiller à son père depuis l'investiture de ce dernier en 2000.

Ce garçon, battu aux élections municipales à Dakar, est un simple conseiller municipal rangé dans l'opposition.

"Le président voulait conquérir le pouvoir pour son fils à partir de Dakar. Maintenant, il le fait à partir du gouvernement", a estimé le porte-parole de l'Alliance pour la République, un parti d'opposition de l'ex Premier ministre Macky Sall.

L'appétit vient, bien sûr, en mangeant, dit le dicton.