Le général Belkheir se retire des affaires publiques

Justifiant sa demande par son âge avancé, le général Larbi Belkheir, l'homme fort du régime algérien à qui l'on impute la responsabilité de faire et défaire les présidents successifs du pays, a déposé sa démission d'ambassadeur à Rabat, annonce la presse nationale.

Bien évidemment, Bouteflika, s'il ne l'a pas lui-même exigée, a immédiatement donné son accord et désigné son remplaçant en la personne de Mohamed Moulay Kendil, actuel directeur de cabinet de la présidence de la République.

Belkheir, homme du sérail, a toujours gravité au sommet de l'Etat, en occupant des postes clés tantôt à la présidence, tantôt au gouvernement. Il était chef de cabinet de Chadli vers la fin des années quatre-vingts, ministre de l'Intérieur, sauf erreur, lors de l'assassinat de Boudiaf en juin 1991. S'étant montré particulièrement actif lors de l'avènement de Bouteflika, celui-ci lui a confié des années durant les fonctions de secrétaire général de la Présidence, avant de le désigner, il y a deux ou trois ans, ambassadeur au Maroc.

La rumeur publique explique d'ailleurs cette disgrâce par la prise de position du général contre l'ambition de Bouteflika de briguer un troisième mandat.

On prête, par ailleurs, à Belkheir d'être à la tête d'une immense fortune provenant de commissions prélevées à divers titres dans ses relations avec des entreprises internationales engagées contractuellement en Algérie.

Se trouvant en soins tout récemment à Paris, cet ancien officier de l'armée française a dû subitement quitté les lieux pour ne pas répondre de l'assassinat de l'avocat Mecili, auquel des anciens officiers de la sécurité militaire le rattachent publiquement.