Nassima
Nombre de messages : 263 Date d'inscription : 02/06/2007
| Sujet: Le président somalien se retire Lun 29 Déc - 20:21 | |
| Il est vraiment rare, dans les pays sous-développés, et notamment arabes ou musulmans, qu'un chef d'Etat respecte un engagement pris vis-à-vis du peuple. Généralement, il faut parfois la force des armes pour déboulonner le premier magistrat du pays, soit en l'éliminant physiquement, soit en recourant à un putsch. Pourtant, c'est bien ce que vient de décider le président somalien, Abdellahi Yusuf Ahmed. " J'avais promis de rendre le pouvoir si je ne pouvais pas ramener la paix, la stabilité ainsi que la démocratie en Somalie (...). J'ai signé la lettre de démission, et j'ai donné le pouvoir au président du Parlement", a-t-il déclaré. Ce retrait s'inscrit dans la lignée du limogeage du Premier ministre, Nur Hassan Hussein, intervenu il y a quelques jours à peine, et contre lequel le Parlement s'était prononcé. Il est motivé principalement par trois choses. D'un côté, excepté la capitale, Mogadiscio et Baidoa, où sont installés le gouvernement et le Parlement, la plus grande partie du sud et du centre du pays restent sous la coupe de diverses factions islamistes hostiles au pouvoir en place. De l'autre, les forces éthiopiennes ont déclaré se retirer dès le 4 janvier prochain de la Somalie, où elles apportent une assistance au gouvernement légal depuis 2006. Enfin, les forces militaires nationales sont loin de pouvoir contenir la pression des éléments dits "Ech-Chabab", qui appuient les tribunaux islamistes évincés du pouvoir en 2006. Or, il semble qu'il n'y ait aucune autre possibilité de ramener la paix dans le pays, sans le concours des responsables islamistes. " Malgré la réticence de la communauté internationale à s'engager avec l'opposition islamiste, il n'y a pas d'autre solution que de tendre la main à ces responsables afin de tenter de stabiliser la situation sécuritaire par un cessez-le-feu et d'entamer un processus qui s'attaque aux causes du conflit", préconisent les analystes, que le retrait éthiopien inquiète davantage encore à cause des incertitudes qu'il fait peser sur le devenir du processus politique. Aussi, le départ d'Abdellahi Yusuf Ahmed sonne-t-il comme une espèce de renonciation à affronter le défi majeur qui menace l'avenir du pays. | |
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