A Bruxelles, hier, les vingt-sept Etats de l’U.E. ont planché sur deux chapitres sans grande importance à ouvrir à la négociation avec la Turquie, les statistiques et le contrôle financier.
A l’inverse, sur une objection de Paris, qui se dit prêt, le cas échéant, à y opposer son véto, le chapitre, portant sur l’Union économique et monétaire qui est censé atteler la monnaie turque à l’euro, a été discrètement retiré de l’ordre du jour par la présidence allemande. "Il y a un problème de fond avec ce chapitre", avait objecté la France, il y a dix jours. Et on considère, à Bruxelles que : "Lorsqu’un pays entre dans l’euro, il devient plus difficile par la suite de lui refuser l’adhésion".
La vision de Nicolas Sarkozy a fini donc par prédominer et seul son pays semble bien résolu à barrer la route à la Turquie sur le chemin de l’U.E. "La France ne veut pas un arrêt des négociations, mais elle refuse que les discussions se poursuivent comme avant", a déclaré un diplomate français, d’après Le Figaro.
Sous prétexte que la Turquie se trouve en Asie mineure, comme l’a déjà déclaré le président français avant son élection, la position de la France, qui était jusque-là mal définie, se trouve désormais clarifiée : elle s’opposera à l’insertion de la Turquie dans l’U.E.
Au demeurant, Sarkozy, tout en restant attaché à la définition d’un nouveau traité devant régir l’U.E., n’entend en rien se mêler, aujourd’hui, aux élections en cours en Turquie, pas plus d’ailleurs qu’aux questions touchant les réformes qui y sont lancées. Il projette seulement d'ouvrir, dès l’hiver prochain, un débat à Bruxelles sur les frontières de l’Europe.