Le directeur du journal régional El-Waha, domicilié à Ouargla, a été écroué hier, à la prison de Ghardaïa, a-t-on appris ce matin par la presse algérienne.
Nedjar Hadj Daoud, poursuivi en diffamation, a été déjà jugé le 14 novembre 2005 et condamné à six mois de prison ferme, suite à une plainte principalement dressée contre lui par une fonctionnaire de l'APC de Ghardaïa.
Ledit jugement ayant été maintenu en appel et à la Cour suprême, le prévenu s'est vu débouter encore lundi dernier par la Cour de Ghardaïa qui a confirmé la peine retenue, d'où son incarcération d'hier.
Le délit de diffamation étant devenu un procédé largement utilisé par les pouvoirs publics pour réprimer les dénonciations et autres errements mettant en cause, dans la presse privée, les fonctionnaires ou les hommes publics, les journalistes ont fini par s'autocensurer eux-mêmes. Du coup, il est aujourd'hui rare de lire des articles de presse passibles de telles poursuites depuis précisément l'adoption de la loi ciblant ce qu'elle appelle les délits de presse.
Pas même l'Union européenne, à laquelle des journalistes algériens ont fait appel dans un passé un peu lointain pour lui demander d'exercer quelque pression sur le gouvernement algérien pour retirer cette loi dite scélérate, n'a voulu en vérité faire un quelconque geste dans le sens de leurs attentes. Le souvenir d'un Solana défendant publiquement à Alger la position du gouvernement algérien est encore dans les mémoires pour rappeler au besoin que les intérêts économiques de l'U.E. face à l'Algérie transcendent de loin les problèmes de liberté d'expression et de la presse pouvant être posés dans ce pays.
Nedjar Hadj Daoud n'avait non plus lâché prise, depuis la cessation de sa publication en décembre 2006. Il s'est fait fort de poursuivre son combat en maintenant le contact avec ses lecteurs par la voie de son site Internet.