Le général Videla est poursuivi pour une nouvelle affaire de meurtres

L'ancien président argentin, le général Videla, qui avait sévi durant la dictature militaire des années 1976 à 1983, doit en principe être une nouvelle fois jugé pour la torture et le meurtre de 32 personnes à Cordoba, au centre du pays.

Ce criminel et ses sbires faisaient partie d'un vaste réseau tissé en Amérique latine par la CIA, dans le cadre du plan anticommuniste, appelé "Opération condor", dont la mission était d'exterminer tous les foyers dits révolutionnaires entravant la politique impérialiste de Washington.

Videla, en particulier, s'était distingué, exactement comme Pinochet du Chili, par les excès sanguinaires de ses troupes et de ses milices qui ont quelques 30 000 victimes sur la conscience. Il a fallu, du reste, que des pays occidentaux, comme la France qui a perdu certains de ses ressortissants dans ces massacres aveugles, protestent énergiquement contre les méthodes barbares de Videla pour qu'il fût mis fin aux atrocités qui l'accusaient. Mais le vrai coup de balai lui a été assené par Margareth Tatcher, Premier ministre de Sa Majesté britannique, à la suite de la tentative de Buenos Aires de chasser Londres de sa possession des îles Malouines.

En 1985, Videla a été condamné à la réclusion à perpétuité, avant d'être amnistié par l'ex président Carlos Mennem. Un tribunal ayant par suite estimé cette grâce illégale, la Cour suprême devra se prononcer en définitive sur ce cas. Consigné chez lui, le criminel était interdit de quitter son domicile, de 1998 à 2008, à cause d'une autre affaire de vols de bébés où il se trouvait impliqué. Il est aujourd'hui enfermé dans une prison militaire, où il attend, à 83 ans, d'être encore présenté devant ses juges pour cette nouvelle affaire de Cordoba.

L'on ne sait cependant pas la date du procès à venir.

D'après une dépêche AFP reprise par LeMonde.fr, le général dictateur et ancien président argentin, Jorge Videla, a été condamné à la prison à vie.

Le condamné a été reconnu coupable de crimes contre l'humanité, pour avoir fait exécuter des dizaines de milliers d'opposants et surtout des innocents des deux sexes.

Une première condamnation du même ordre avait été prise puis annulée en 1990, avant d'être déclarée anticonstitutionnelle en 2007, une décision confirmée par la Cour suprême qui avait également abrogé les lois d'amnistie des crimes de la dictature, indique Le Monde.

Videla avait pris la tête d'un putsch militaire en 1976 pour renverser Isabel Martinez de Peron et diriger d'une main de fer le pays jusqu'en 1981.

Dans ce dernier procès, 15 autres peines de prison à perpétuité ont été retenues ainsi que 7 autres peines de 6 à 14 ans de prison mais la relaxe a été prononcée contre les 7 derniers.

Le Monde écrit à ce sujet : des preuves suffisantes ont été réunies "pour affirmer que [Jorge Videla] était le plus haut responsable de l'élaboration de ce plan d'élimination des opposants appliqué par la dictature militaire", avait estimé la semaine dernière le procureur Maximiliano Hairabedian. "J'assume pleinement mes responsabilités. Mes subordonnés se sont contentés d'obéir à des ordres", avait pour sa part déclaré l'ancien homme fort du régime militaire à la veille du verdict. Il devra purger sa peine dans une prison civile et non militaire.

En 2001, Videla avait été également poursuivi pour son implication dans le plan Condor, concocté par la CIA et qui visait à épurer l'Argentine, le Chili, le Paraguay, le Brésil, la Bolivie et l'Uruguay de leurs soi-disant communistes jouant le rôle d'opposants.