El-Watan - 23.04.2012
par Gaidi Mohamed Faouzi
Un homme d’affaires de nationalité française, J.M.B., 55 ans, directeur d’une agence de mannequins à Annaba, a été arrêté jeudi dernier par la police locale, apprend-on de sources sécuritaires.
Munis d’un mandat de perquisition, les policiers ont surpris en flagrant délit J.M.D. dans une villa à la cité Oued Kouba avec plusieurs jeunes filles. Il est soupçonné de réaliser des films pornographiques dont les actrices sont des jeunes filles algériennes. Outre l’arrestation du quinquagénaire étranger, un important équipement audiovisuel a été également saisi pour analyse à l’effet d’identifier éventuellement d’autres victimes qui auraient pu passer sous le zoom des caméras du « réalisateur français ». Selon les premières informations, les services de sécurité ont agi sur renseignements. Le mis en cause est toujours en garde à vue après une prolongation de 48 heures décidée pour les besoins de l’enquête qui a pris une autre dimension.
En effet, la visualisation des vidéos a permis d’identifier 16 jeunes filles, dont 14 mineures. Aussi, un imam a été reconnu dans une séquence vidéo alors qu’il officiait un mariage religieux de circonstance entre J. M. D. et deux jeunes filles. Même le gardien de la villa a été interpellé ainsi que 5 médecins spécialistes en gynécologie, dont 2 exercent dans une clinique privée à la cité Plaine Ouest et 3 au CHU de Annaba. Ces médecins sont accusés d’avoir procédé à des avortements, sinon à des opérations de reconstruction des hymens pour les mineures. Plus grave encore, 2 hauts cadres de la wilaya de Annaba, parmi lesquels un vice-président à l’APC Annaba, figurent sur les bandes vidéo réalisées par le Français.
Cependant, plusieurs supports audiovisuels n’ont pas pu être visualisés, car protégés par des codes. Ce qui a poussé la Sûreté nationale à dépêcher hier des spécialistes à Annaba pour décrypter les codes et accéder au contenu. Les 11 jeunes filles victimes de sévices ont été soumises à l’expertise du médecin légiste pour les besoins de l’enquête. Les limiers n’écartent pas la possibilité d’un réseau international de trafic de films pornographiques, d’autant plus que le suspect, qui se prévalait d’avoir été un proche collaborateur d’un Premier ministre français et proche de la famille Trablesi, a fui en mars 2011 la Tunisie.