TSA - 21.04.2011
par Riyad Benkrim
Dans un entretien accordé ce jeudi 21 avril au journal arabophone Wakt Al Djazaïr, Sid Ahmed Ghozali est revenu sur la situation politique en Algérie et le dernier discours du président Bouteflika. L’ancien chef du gouvernement a expliqué qu’il n’attendait pas grand‑chose de ce discours. Il s’est même demandé l’intérêt pour le chef de l’État de s’adresser aux Algériens si c’est pour leur annoncer que tout va bien. L’ex‑chef du gouvernement est plutôt sceptique quant aux réelles motivations qui ont poussé le président à s’exprimer.
Dans son discours, le président de la République avait annoncé plusieurs mesures notamment une révision de la constitution. Inutile, selon Sid Ahmed Ghozali. « Nous n’avons pas besoin d’un amendement de la constitution mais plutôt de l’application de ces articles. Les solutions proposées par le président sont totalement erronées puisqu’elles reposent sur une analyse fausse de la situation du pays », a‑t‑il déclaré. Il a ajouté que le contenu du discours est en contradiction avec la réalité de la rue algérienne.
Sid Ahmed Ghozali est aussi revenu sur la période où il était encore à la tête du gouvernement ainsi qu’aux vraies raisons qui l’ont amené à soutenir l’arrêt du processus électoral. « Je ne regrette pas ma position de l’époque car je pensais que le régime allait profiter de la situation pour tirer le pays vers le meilleur. Seulement, des années plus tard, je me suis rendu compte que l’Algérie va droit dans le mur », a‑t‑il affirmé.
Selon lui, le régime instauré par l’ex‑prédisent Houari Boumediene est le premier responsable de la situation actuelle du pays et non pas l’arrêt du processus électoral. Il lance même une bombe : « l’ex‑FIS n’était pas le seul responsable de la violence ». Et d’ajouter : « même les événements d’octobre 88 ont été provoqués par le régime ».
Concernant, son passage à la tête du gouvernement, Sid Ahmed Ghozali estime qu’il a fait son travail avec responsabilité uniquement pour l’intérêt du peuple et du pays. « C’est l’assassinat du président Mohamed Boudiaf qui m’a poussé à démissionner ! » a‑t‑il dit. Il déclare qu’il avait rédigé à l’époque une lettre de quatre pages dans laquelle il expliquait les motivations de son départ et l’implication de certaines parties dans l’assassinat de Boudiaf, pas du tout convaincues de sa venue et de son projet. Une lettre qui selon lui n’a jamais vu le jour dans la presse.