Un papier, signé de Boumendil, inséré aujourd'hui dans toutsurlalgerie.com, renseigne assez sur l'objet des préoccupations immédiates du Maroc à l'égard de l'Algérie. Comme réponse aux élucubrations de Rabat, notamment en ce qui concerne les Sahraouis réfugiés à Tindouf, j'estime qu'elle est fondée à figurer dans ce forum. C'est pourquoi je me permets de la reprendre intégralement, sans rien y ajouter.
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Quand le Maroc est malade de l’Algérie
Par m.a boumendil , le 12/12/2008
Décidément, quelque chose ne tourne pas rond dans le royaume chérifien. On sait que les autorités marocaines n'ont eu de cesse, depuis l'indépendance chèrement acquise de l'Algérie, d'exprimer des revendications territoriales et autres, parfois même de manière belliqueuse comme cela a été le cas en 1963.
Depuis quelques mois, les accusations contre Alger d'être la cause de la mort prématurée de feue l'Union du Maghreb arabe faisaient déjà office de préludes à des attaques en règle plus virulentes. Prenant pour prétexte le refus ô combien justifié de l'Algérie de rouvrir les frontières terrestres entre les deux pays, le roi d'abord, son Premier ministre ensuite, se font un malin plaisir d'accuser les Algériens de tous les maux. Se rappellent-ils au moins que la fermeture des frontières est intervenue après une chasse à l'Algérien de triste mémoire, consécutive à un attentat contre un hôtel de luxe du royaume, injustement et légèrement attribué aux services algériens ? La preuve n'a-t-elle pas été faite que le Maroc a longtemps servi de base arrière et de lieu de villégiature à des groupes terroristes mettant à feu et à sang des régions entières d'Algérie ?
Le roi Hassan II n'a-t-il pas utilisé cette malheureuse formule alors que l'Algérie se débattait, seule, face à l'hydre intégriste : nous l'observons comme un laboratoire !
Comble de l'ironie, la dernière trouvaille du royaume chérifien consiste à accuser son voisin d'attenter à son intégrité territoriale et de violer les droits de l'Homme. Le Premier ministre marocain n'a rien trouvé de mieux que d'accuser les autorités algériennes de maltraiter les populations sahraouies réfugiées en Algérie après avoir fui les exactions de l'armée royale ! On peut concéder aux dirigeants marocains que l'Algérie n'est pas dans le top 10 des pays respectueux des droits de l'Homme. Encore faut-il préciser que seuls des Algériens ont pu pâtir des dépassements des autorités algériennes. Mais, comparé à Rabat, Alger est l'Eden des droits de l'Homme.
Après tout, Tazmamart n'est pas sur le territoire algérien et Serfati et la famille Oufkir n'ont pas été enfermés et torturés des années durant quelque part en Algérie. Le fait est que les autorités marocaines, à chaque fois qu'elles sont en butte à des difficultés économiques annonciatrices de grognes sociales ont un bouc émissaire tout indiqué pour détourner l'attention de leurs propres populations.
Sauf que cette fois-ci les accusations sont trop graves et le ton trop acerbe. Pour moins que cela, des pays ont rompu leurs relations diplomatiques. Sans doute quelque conseiller mal inspiré a-t-il convaincu le Palais que le silence condescendant d'Alger face à ses attaques répétées relève non pas du sens élevé de la responsabilité mais d'une espèce de couardise qui permettrait tous les excès. Erreur ! En tout cas les autorités d'Alger ne sauraient se taire face à tant d'agressivité et de mauvaise foi.