Le transporteur pakistanais qui assure, avec une flotte de 3500 camions, le ravitaillement des troupes de la coalition en Afghanistan se déclare incapable de poursuivre sa prestation. La vie des chauffeurs étant constamment mise en danger, les chargements risquant chaque fois d'être interceptés et de disparaître dans la nature, ce transporteur exige davantage de garanties de sécurité sur les routes.
Deux routes principales desservent l'Afghanistan à partir du port de Karachi, au Pakistan. La première, passant par le sud, atteint Kandahar. La seconde rallie Jalalabad et Kaboul par le nord, au départ de Peshawar.
Si les chauffeurs trouvent, par ces rotations, un autre moyen de rentabiliser leurs courses, en se donnant à un commerce fructueux de marchandises, l'insécurité de plus en plus croissante à laquelle ils s'exposent les rend incapables de poursuivre leurs missions. "On est sans cesse arrêtés entre Peshawar et Jalalabad. Quand ce ne sont pas les policiers afghans, ce sont les talibans pakistanais par des barrages sauvages. Au mieux, ils nous rackettent si on écoute de la musique, au pire ils prennent les chargements si c'est pour les Américains", résume l'un d'eux.
Les forces de l'OTAN, dont les attaques des Talibans rendent aléatoire le ravitaillement en matériel, en armes et en carburants, se mettent désormais à la recherche d'autres pays voisins de l'Afghanistan qui soient susceptibles de suppléer à la défaillance du Pakistan. L'Ouzbékistan et le Turkménistan pourraient y répondre favorablement.