Après l'Iran et la Corée du nord, que les grandes puissances, de longue date déja, ont placés dans leur collimateur en leur enjoignant de cesser le traitement de l'uranium, la Syrie devient désormais leur troisième cible à surveiller de près.
Israël, en s'attaquant fin 2007 à un site militaire syrien, aurait, en fait, détruit des installations abritant un réacteur nucléaire fourni par la Corée du nord. Les photos satellites du site prises peu avant le bombardement israélien tendraient à identifier là ce réacteur. De plus, l'intervention, du 22 au 24 juin dernier, des inspecteurs de l'AIEA sur les lieux, bien que toute trace des anciens bâtiments ait disparu et que la terre elle-même alentour fût retournée sur quelques mètres de profondeur, a permis de relever des traces d'uranium dans le sol. Pour sa défense, la Syrie a estimé que les traces en cause ne pouvaient provenir que des munitions israéliennes utilisées lors de l'attaque.
Damas, depuis cette date, est non seulement suspecté de cacher à l'AIEA des activités dangereuses mais il s'est placé en fâcheuse position pour prétendre à une assistance étrangère lui permettant d'envisager à terme la construction d'un réacteur nucléaire à des fins civiles.
Les 35 membres du Conseil des gouverneurs de l'AIEA appelés à se réunir jeudi et vendredi à Vienne pourront donc n'accorder qu'une fin de non-recevoir à sa demande.
Cinq des principaux membres : USA, France, Royaume Uni, Canada et Australie se déclarent d'ores et déjà disposés à rejeter sa demande. Même si Baradaï, le directeur de l'AIEA, voudrait fermer les yeux sur la découverte de traces d'uranium dans le site détruit, les dits membres sont loin de le soutenir.
En refusant, enfin, un nouvel accès sur les lieux aux inspecteurs de l'AIEA, sous prétexte que le terrain est militaire et qu'il relève du "secret défense", Damas renforce encore la suspicion qui entoure désormais son image d'Etat recherchant à produire clandestinement de l'uranium.