Un nouvel écervelé, se disant président du Haut conseil à la justice saoudienne, Saleh al-Louheidane, a cru bon de lancer une fetwa (édit religieux musulman exécutoire) contre les chaînes de télévision arabes qui suscitent la fitna et/ou la dépravation. Ainsi, il déclare : "Il est licite de tuer quiconque appelle à la discorde s'il n'a pas été possible de l'en empêcher ; il est licite de tuer, par le biais de la justice, tout prédicateur de la dépravation des croyances ou des actes, s'il s'avère impossible de l'en empêcher par des sanctions moindres que le meurtre". Pour lui, "L'appel à la dépravation des croyances et des moeurs est une forme de grave perversion sur terre"[/i]. De tels propos, tenus en réponse à un auditeur de la radio nationale posant la question sur l'immoralité, ont été rapportés, vendredi 12 septembre, par la chaîne satellitaire Al-Arabiya.
Dans cet esprit, le muphti de Djeddah considère tout particulièrement "subversif" le film turc Nour qui a obtenu un énorme succès auprès des populations arabes. Et la fetwa en cause visait précisément les émissions de variétés et les séries télévisées arabes ou étrangères, jugées impudiques, immorales ou offensantes.
Bien qu'un conseiller au ministère de la Justice saoudien l'ait considérée comme "un acte dangereux de nature à apporter de l'eau au moulin de la bande de déviants..., un cadeau aux terroristes, et que ses "retombées seront néfastes pour l'Etat, la réputation de l'islam et de la justice saoudienne", il est permis de douter de sa sincérité. Les Wahabites saoudiens sont en effet réputés pour être des conservateurs du Moyen-Age, si attachés à la préservation de la religion qu'ils s'opposeront toujours au moindre progrès susceptible de la remettre en question. Au fond d'eux-mêmes, ils savent que l'islam est si dépassé aujourd'hui qu'ils ne peuvent tolérer ni débat ni moindre interrogation.
Cette fetwa a, enfin, le mérite de révéler les véritables soubassements de la religion musulmane : elle se fonde bien sur le meurtre et la violence gratuite, contredisant ainsi les idées que l'on tente faussement de répandre et qui n'ont rien à voir avec la paix, la tolérance, la justice, etc., des notions simplement creuses et galvaudées à tout va.