Les vagues de chaleur qui étouffent la Kabylie depuis quelques jours seraient dues, d'après les médias, à de nouveaux incendies de forêts. Huit au moins ont été signalés aujourd'hui.
Cependant, chaque année à pareille époque, ces feux sont allumés toujours dans des zones où l'ANP ne parvient pas à contrôler le terrain, comme à Sidi-Ali-Bounab, Takhoukht, Dra-el-Mizan, Tigzirt, etc. Et les terroristes cherchent tout naturellement abri dans les forêts les plus denses pour se soustraire aux poursuites de l'armée.
Seulement, si cette dernière, par facilité ou refus de prendre des risques, évite toujours d'engager ses hommes sur des terrains dangereux, en préférant allumer des feux qui détruisent toute la flore de la région, les populations environnantes en subissent directement les conséquences. Sans leurs oliveraies, leurs arbres fruitiers, leurs champs que le feu dévaste une fois sorti des limites forestières, ces populations se retrouvent non seulement menacées dans leurs maisons mais démunies de tout moyen d'existence. Et là, ce n'est pas l'armée qui leur assurera leur subsistance. Aussi, ont-elles eu raison, cette fois, de manifester publiquement leur colère en dressant des obstacles et en brûlant des pneumatiques sur la chaussée.
Là est enfin la preuve que l'armée, malgré les énormes moyens mis à sa disposition, ahane toujours devant quelques groupuscules de terroristes décidés. Et Bouteflika, si confiant en ses sottes initiatives entourant sa satanée loi de réconciliation nationale, devrait aller lui-même sur les lieux pour prendre la mesure des dégâts dus à ses divagations et à son insolence.