Sur la route nationale conduisant de Tizi-Ouzou à Takhoukht, à l'endroit précisément où Matoub Lounès a été exécuté en 1998, un Algérois, commerçant de son état, s'est heurté, hier, à un faux barrage dressé par des terroristes armés de Kalachnikov.
Descendu de son véhicule, il a été obligé, sous la contrainte, de suivre ses ravisseurs.
C'est le soixantième rapt commis en Kabylie en l'espace de 4 années, sans que les forces de gendarmerie et de police n'aient cédé au devoir élémentaire de poursuivre les bandits qui opèrent visiblement sans gêne et au grand jour. La seule fois où ces forces se sont effectivement inquiétées du sort d'un otage, c'était il y a près de deux ans pour libérer avec succès un homme d'affaires égyptien, parce que, s'agissant là d'un étranger, le régime d'Alger tenait à donner de lui une autre image moins sombre vers l'extérieur.
Seule la mobilisation citoyenne a quelquefois réussi à arracher des mains des ravisseurs quelques rares otages enlevés dans la région, en menaçant de leur donner la chasse ou de les dénoncer aux services de sécurité.