Les gendarmes refuseraient de rejoindre leurs postes en Kabylie, indique un papier de http://toutsurlalgerie.com, publié aujourd'hui.
L'on se rappelle qu'à la suite des émeutes de juin 2001, qui avaient coûté la vie à des dizaines de jeunes abattus froidement par ce corps de police dans des manifestations de rues, quasiment toutes les brigades s'étaient retrouvées assiégées, de jour comme de nuit, par des centaines de villageois leur interdisant toute sortie, un peu partout en Kabylie. Leur ravitaillement en produits alimentaires était d'ailleurs bien difficilement assuré par l'armée et uniquement de nuit. Au bout de longues semaines passées ainsi, les pandores ont fini par se retirer des lieux, sitôt le relais assuré par les policiers.
Depuis lors, malheureusement, la région est devenue d'abord le fief des terroristes qui y ont trouvé refuge. Ils s'y sont implantés en force au point d'être aujourd'hui en mesure de menacer périodiquement la capitale par des attentats kamikazes dont l'on sait les conséquences désastreuses.
A côté de ce terrorisme, ensuite, la délinquance, d'une façon générale, y a pris, à son tour, des proportions extrêmement inquiétantes. Non seulement, le grand banditisme s'attaque de jour aux gens qu'il détrousse sans retenue - tout y passe, argent, bijoux et même véhicules -, mais il a innové dans le rapt, devenu courant et régulier, des personnes adultes ou mineures pour extorquer à leur famille des rançons aussi insupportables que révoltantes. Pire, la Kabylie s'est ouverte depuis peu à la culture des narcotiques, chose inimaginable jadis. Et, pour toutes ces raisons, le gouvernement, qui regrette à présent d'avoir cédé à la tentation irresponsable de "laisser les Kabyles s'entretuer", cherche à colmater les brèches, d'autant plus que le terrorisme, par les retombées fâcheuses qui minent l'audience du régime à l'égard du monde extérieur et notamment des investisseurs, semble avoir pris du poil de la bête pour se sentir à même de reprendre en main les populations comme il l'avait fait au beau milieu des années quatre-vingt-dix.
Le problème évoqué aujourd'hui, celui du refus des gendarmes de se retrouver une nouvelle fois exposés à la vindicte publique au premier dérapage toujours possible, contrarie donc toutes les projections des autorités qu'agace désormais un peu plus chaque jour la situation devenue incontrôlable dans cette région à la fois hostile et rebelle.