Après avoir émis ces derniers mois une demi-douzaine de nouveaux billets de banque d'un montant nominal de 10, 50, 100, 250 millions et un milliard, Harare mettra dès lundi en circulation le tout dernier d'une valeur de cent milliards de dollars. Mais, ne nous y trompons pas : ce dernier permet tout juste de couvrir un aller-retour en bus, du centre ville de la capitale vers la banlieue ; il ne paie pas un pain qui valait seulement 60 milliards en début de semaine.
L'inflation inédite, de 2,2 millions pour cent, qui frappe les Zimbabwéens donne la mesure de la gestion catastrophique du pays depuis qu'il est entre les mains de cet incapable mais inamovible Mugabe, autrement dit depuis son indépendance. Car, jadis, La Rhodésie du sud, ancienne appellation du Zimbabwe, se portait plutôt bien, en dépit des graves problèmes de discrimination raciale créés tout particulièrement par l'ancien maître, Ian Smith.
Une aussi amère réalité montre désormais combien sont dures les conditions de survie de la population, dans un pays où le coût de fabrication de ce nouveau billet vaut lui-même quatre ou cinq fois plus de sa valeur nominale.