D'ordinaire, les affaires d'espionnage israélien en territoire étranger, particulièrement arabe ou musulman, ont toujours révélé une incontestable suprématie qui couronne une puissance de feu inégalée d'Israël du moins au niveau régional. Les Palestiniens notamment en savent long sur la grande pénétration du Shin Bet, les services secrets juifs, dans leur propre pays, où l'on annonce régulièrement l'assassinat de quelque responsable politique ou simple combattant armé par les moyens les plus sophistiqués d'usage courant à Jérusalem.
Cette fois, pourtant, pour la seconde fois en moins d'un an, deux affaires mettant en cause deux espions nationaux d'origine iranienne soupçonnés de travailler pour le compte de Téhéran ont ébranlé les certitudes des services israéliens. La première remonte à courant 2007 où un psychiatre de 46 ans, David Shamir, a été reconnu coupable d'avoir contacté lui-même les Affaires étrangères iraniennes pour leur proposer ses services contre de l'argent. Il a écopé de 5 années de prison par le tribunal de Tel Aviv qui l'a jugé récemment. La seconde a été révélée ce dimanche dernier par la presse israélienne et concerne un autre inculpé, arrêté le 8 mai dernier à l'aéroport de Tel Aviv et accusé de fournir des renseignements aux mêmes iraniens, par l'entremise de leur consulat d'Istambul.
Bien que l'un et l'autre n'aient pas eu accès à des informations de premier ordre et dont la divulgation ne menace en rien la sécurité intérieure du pays, l'on considère à tout le moins préoccupant que l'Iran, le principal ennemi du moment dans la région, parvienne à infiltrer les milieux israéliens, d'autant plus que le Shin Bet a, semble-t-il, déjà recensé une dizaine de cas où des nationaux, toujours d'origine iranienne, voyageant dans leur ancien pays, ont été contactés et subi même des pressions de la part des services iraniens pour tenter de les retourner.