Israel-infos.net - 3.03.2012
par Gerard Fredj
Wikileaks a commencé le 27 février la publication de documents tirés des émails de l'agence de renseignements américaine Stratfor, dont le site a été piraté par le groupe de hackers Anonymous.
Un des documents mis en ligne, daté du 29 février 2009, identifié sous la référence 64027 correspond à un échange entre une analyste de Stratfor et son supérieur.
Elle relate les informations obtenues d'un contact qu'elle présente également comme un "ami", ancien des forces mexicaines et à l'époque, analyste pour une firme militaire privée.
Selon le document, la source est fiable, classée A pour sa fiabilité, 1 pour sa crédibilité.
Le contact mexicain rapporte que des officiels géorgiens auraient contacté le Mexique en juillet 2008 (un mois avant la guerre déclenchée par l'invasion de l'Ossétie du sud par la Russie) pour acheter de manière urgente des drones.
À cette époque, l'armée géorgienne est équipée de drones israéliens, et cherche à les remplacer en urgence. Le Mexique produit, lui, des drones via une société para-gouvernementale nommée Idra.
Les Géorgiens auraient découvert que les drones seraient devenus inopérants en raison d'un accord secret entre la Russie et Israël, intervenu avant la guerre russo-géorgienne de l'été 2008.
Israël aurait fourni aux Russes les codes de programmations de données des drones livrés à la Géorgie.
En échange, Israël aurait reçu les mêmes données concernant le système de défense TOR-1 livré par la Russie à l'Iran.
TOR-1 est un système de défense antiaérienne basé sur l'utilisation de missiles sol-air; il est particulièrement efficace contre les avions bombardiers, les drones ou les hélicoptères.
C'est ce système qui interviendrait notamment en cas de bombardement israélien sur les installations nucléaires iraniennes.
Les Géorgiens auraient soumis aux spécialistes d'Idra des photos de drones dont ils pensaient qu'ils avaient été abattus par les russes; mais ceux-ci étaient intacts : ils avaient simplement été reprogrammés pour se poser – preuve que les Russes disposaient des données de ces systèmes.
La source de Stratfor évoque aussi le système S-300, système de défense antiaérienne fourni par les Russes à Téhéran.
Ce système est plus "lourd", permettant de protéger des sites stratégiques de bombardements massifs ou de missiles tactiques ou balistiques.
Israël, comme les USA, avaient tenté de dissuader la Russie de vendre ces S-300 à l'Iran, sans succès, qui en a fourni également à la Grèce - ennemi traditionnel de la Turquie - pour protéger Chypre d'une éventuelle action militaire turque contre l'île.
Avant la brouille entre les deux pays, Israël et la Turquie auraient activement collaboré à "craquer" les codes de programmation du système.
Officiellement, Moscou n'a pas fourni ce type d'équipements à l'Iran mais les analystes militaires s'accordent pour estimer que Téhéran en dispose.
(http://www.israel-infos.net/article.php?id=8281)