Qui aurait imaginé, il y quatre ans ou simplement l’an passé, que les fanfaronnades de Bush, qui avaient jusque-là berné tant d’Américains à propos de sa guéguerre d’Irak, se termineraient par un aveu d’impuissance, par une incapacité totale de se tirer de ce bourbier, fût-ce seulement avec de maigres honneurs ?
Le constat est aujourd’hui amer, qui gagne l’ensemble de la population étasunienne. 5 % seulement d’Américains estiment désormais que l’administration Bush est capable de résoudre avec succès le problème de l’Irak. 68 %, par contre, répondent que la solution ne peut venir que des chefs militaires.
Trop confiant en son étoile Bush avait pourtant cru pouvoir annoncer, en 2003, que l’Amérique « n’accepterait aucune autre issue que la victoire ». L’opinion, elle, se ravise aujourd’hui pour considérer, à 53 %, que l'Irak « ne deviendra jamais une démocratie stable. »
Biddle, directeur au Council on Foreign Relations, un institut spécialisé dans les recherches sur les questions militaires, avoue, selon le Monde d’aujourd’hui, que « Plus personne de normalement constitué n’utilise le mot victoire », et ajoute : « Plus personne, ni Bush, ni le Congrès, ni le général Petraeus, n’envisage de vaincre. Il s’agit de trouver une solution qui stabilise suffisamment l’Irak ».
Aussi, parle-t-on, maintenant, de simple succès et non plus de victoire. Il consisterait « à ne pas perdre », en laissant le chaos s’installer après le retrait des troupes d’occupation. Mais, pour y arriver, il faudrait un déploiement militaire beaucoup plus important pour imposer la paix aux différents protagonistes qui s'affrontent sur le terrain. Or, l’opinion, qui cherche plutôt un désengagement complet et immédiat, n’est pas prête à soutenir un renforcement des forces impliquées là-bas.
Les choses sont donc bien mal engagées pour permettre une quelconque sortie honorable à l’équipe du sanguinaire Bush qui aura inscrit en lettres noires son nom dans l’histoire.