Bien qu'Ouyahia, l'ancien Premier ministre, ait été désavoué, peu après son départ, à propos du règlement qu'il avait édicté dans le sens de la généralisation du chèque pour les opérations financières d'un montant égal ou supérieur à 50 000 DA, voici que réapparaît la même mesure sous une autre forme et pour un montant minimum supérieur au précédent.
C'est le président de la Cellule de traitement du renseignement financier (CTRF), Abdelmadjid Amghar, qui vient de l'annoncer, dans un entretien à la radio. Elle s'inscrit, a-t-il précisé, dans la lutte contre l'argent sale et l'économie informelle, deux phénomènes prolifiques dans le pays.
Son application, prévue à compter de 2009, suppose néanmoins une distinction à faire dans un premier temps, à propos des secteurs prioritaires qu'elle concerne, d'une part. D'autre part, le montant minimum soumis au payement par chèque sera modulé, dans la fourchette de 300 000 à 600 000 DA, en fonction des tireurs : opérateur économique ou personne physique.
Par ce moyen, l'on espère retrouver la traçabilité des opérations financières qui, chose exceptionnelle à travers le monde, se traitent dans une large majorité en espèces, sans limitation de montant.
En vérité, il y a là une espèce de méfiance assez justifiée de la part du contribuable algérien, qui ne dispose, lui, d'aucun recours pour lutter contre des règlements dits internes aussi incongrus qu'arbitraires qu'il plaît aux responsables des Finances d'édicter à leur guise en marge de la loi elle-même, et sans la moindre concertation préalable avec les opérateurs économiques. Les entreprises ayant subi les contrôle tatillons de leurs services en savent long sur les méthodes souvent abusives utilisées pour asseoir d'office des impositions ou en rappeler d'autres.