Houhou
Nombre de messages : 243 Date d'inscription : 24/05/2007
| Sujet: Les massacres du 8 mai 1945 hantent toujours les liens algéro-français Ven 9 Mai - 21:59 | |
| " La répression de ces manifestations (du 8 mai 1945) fut d'une insoutenable brutalité, illustrée notamment par les massacres de masse commis par l'aviation et la marine, les exécutions sommaires et les fours à chaux d'Héliopolis pour faire disparaître les traces de cette atroce barbarie qui déferla sur l'Algérie pendant plusieurs semaines", a écrit, dans un message lu hier à Béjaïa, Bouteflika. Aussi, se dit-il " extrêmement attentif à toutes les voix qui s'élèvent en France", avant d'ajouter : " Ces mêmes voix ouvrent la voie à une réconciliation véritable et durable entre les peuples algérien et français". Pour lui : " Il est clair cependant que le déni de l'histoire, cet étrange « révisionnisme » qui s'est emparé de certains secteurs de l'opinion française, ne contribue pas à approfondir des relations qui devraient privilégier la construction des solidarités du futur". Certes, quelques efforts, du côté officiel français, ont été accomplis depuis quelques années, pour reconnaître l'intensité des massacres (45 000 morts du côté algérien contre une centaine de pieds noirs) commis à Sétif, en cette date fatidique, où l'on célébrait à travers le monde entier la victoire sur le nazisme. Bajolet, l'ambassadeur de France à Alger, admettait lui-même, il y a quelques jours à l'occasion d'une conférence tenue à l'université de Guelma que : "A ussi durs que soient les faits, la France n'entend pas, n'entend plus les occulter. La temps de la dénégation est terminé". Le général Duval, le premier responsable de cette barbarie, reconnaissait aussi, dans une déclaration prémonitoire, que la répression qu'il venait de conduire n'avait d'autre objectif que celui d'accorder un sursis de 10 ans au gouvernement français pour reconsidérer dans le fond le problème algérien. Mais, par une succession d'entêtements des dirigeants français d'hier comme d'aujourd'hui, où la cécité dispute au mépris une évaluatation toujours tronquée des faits et des hommes, l'affaire de Sétif a fini par donner le signal, juste avant le terme fixé par Duval, à un mouvement insurrectionnel plus profond et plus radical qui a débouché, comme on le sait, sur l'indépendance totale de l'Algérie. Malgré cela, l'on continue aujourd'hui encore à encenser au plus haut niveau de l'Etat français la colonisation et ses corolaires de crimes, de viols, d'enfumades, de spoliations, etc., qui l'ont jalonnée de bout en bout durant 130 années. Pourtant, malgré l'énormité des crimes nazis, autrement plus abominables, l'Allemagne et la France se sont vite rabibochées et constituent aujourd'hui l'exemple type de la coopération la mieux réussie à travers le monde, où toutes les traces des violences subies, notamment pendant l'occupation en France, ont totalement disparu. Ce n'est pas le cas entre cette dernière et sa colonie pas plus aujourd'hui, près de cinquante après le cessez-le-feu, qu'hier où toutes les passions étaient encore exacerbées. Ce ne sera pas non plus le cas demain, et peut-être même dans cinquante autres années, tant les plaies restent toujours saillantes, parce que la France, surtout, ne fait strictement rien pour qu'elles se referment à jamais. | |
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