Le moment semble plus que jamais venu pour la communauté internationale de mettre fin à la paranoïa criminelle de Kadhafi.
Il semble, d'ores et déjà, que toutes les hypothèses permettant de lui retirer, au besoin par la force, les responsabilités qu'il détient à la tête de la Libye, soient à l'étude ici ou là, dans les grandes capitales qui se concertent depuis hier, particulièrement en Europe.
On envisage tantôt des sanctions draconiennes politiques et économiques qui doivent contraindre le boucher de Tripoli à revenir vite sur sa décision de poursuivre les massacres de ses concitoyens, tantôt quelque possibilité de le réduire au silence par une action énergique de services spéciaux devant intervenir sur place à Tripoli.
Il faut dire qu'aucune initiative, dans l'un comme dans l'autre sens, pouvant réunir unanimement l'accord des principaux membres du Conseil de sécurité n'est pour l'instant vraiment réalisable à cause de l'obstruction que ne manqueront pas de faire Moscou et Pékin, l'un et l'autre peu intéressés par un isolement de Tripoli sur la scène internationale. La préservation de leurs intérêts économiques propres et égoïstes dans ce pays semble plutôt primer sur la protection ou la défense des droits humains de son peuple.
Or, le plus préoccupant est que, le temps passant, des centaines voire des milliers de Libyens innocents risquent, chaque jour, de perdre la vie par le fait des mercenaires ou des troupes restées fidèles au dictateur qui ne s'embarrassent d'aucun scrupule pour tirer sur les passants dans la rue, dès lors qu'ils ne portent pas en évidence un drapeau vert marquant leur fidélité au dictateur.
Enfin, l'attitude réservée et ambiguë du monde arabe à l'égard de cette crise libyenne jette un trouble dans l'esprit de tous ceux qui tentent, à partir de l'extérieur, de mettre rapidement fin aux massacres perpétrés en plein jour contre le peuple libyen par ses propres dirigeants.