Un quatrième scandale de corruption menace Olmert

Ce matin, Ehud Olmert a été entendu par les services de police qui enquêtent à propos de pots-de-vin distribués par un partisan américain à l'occasion des élections municipales et internes à son parti, Le Likoud, en 1999 et 2002. Cela s'était donc produit bien avant sa nomination à la tête du gouvernement.

En dépit du black-out imposé à cette affaire par la justice israélienne, la presse locale l'a, dès ce matin, évoquée, en rappelant d'autres affaires instruites contre le Premier ministre en fonction.

La toute dernière remonte à octobre 2007, où il lui était reproché d'avoir favorisé, en 2005 et 2006, des investisseurs et nommé des amis politiques, tandis qu'il dirigeait alors le ministère de l'Industrie et du commerce.

La précédente, déclenchée une semaine plus tôt, le mettait en cause dans un scandale financier remontant à 2005, où un homme d'affaires australien, Frank Lowy, était soupçonné d'avoir bénéficié de l'appui d'Olmert, remplissant à l'époque les fonctions de ministre intérimaire des Finances.

La troisième, enfin, se rattachait à une remise de 300 000 dollars obtenue d'un entrepreneur, à l'occasion de l'achat d'un appartement de grand standing à Jérusalem, en contrepartie de permis de construire qu'Olmert, maire de Jérusalem lui avait fait délivrer en toute illégalité.

L'homme politique le plus vomi en Israël aujourd'hui, depuis notamment la défaite militaire essuyée l'an dernier au Liban, devra désormais affronter l'opinion publique bien trop secouée à la fois par ses scandales récurrents de corruption et sa vision étriquée des affaires politiques.

Les Israéliens sont sous le choc de l'inculpation pour corruption, devenue apparemment inévitable, de leur chef de gouvernement, Ehud Olmert, d'autant que l'audition de l'homme d'affaires américain, soupçonné d'avoir versé d'importantes sommes d'argent pour aider à l'élection de ce dernier, aurait apporté des éléments de preuves à charge.

Les journaux s'inscrivent d'ailleurs dans la perspective imminente de son remplacement par Tzipi Livni, la ministre des Affaires étrangères, membre du parti au pouvoir Kadima et personnalité la mieux placée pour lui succéder.

Olmert, qui s'est par ailleurs montré excessif à propos de certaines décisions prises dans le cadre de cette affaire, aura ainsi bien du mal à expliquer à ses compatriotes le black out notamment imposé à la presse pour l'empêcher de révéler les détails des poursuites engagées à son encontre.

L'homme de la rue s'en dit tellement froissé qu'une nouvelle inculpation pour corruption du Premier ministre en exercice ne l'étonnerait plus désormais.

La disgrâce d'Olmert tombe enfin au mauvais moment, puisque le pays s'apprête à fêter avec un grand éclat le soixantième anniversaire de sa création, auquel le gotha du monde politique entre autres est d'ores et déjà invité.

Les pressions s'exercent de plus en plus fortement sur Ehud Olmert pour le conduire vers la porte de sortie.

Les partis politiques sont les premiers à réagir dans ce sens. Gideon Saar, chef du groupe parlementaire du Likoud, réclame sa démission et l'organisation d'élections anticipées. Eytan Cabel, chef du Parti travailliste, considère, lui, que la nouvelle affaire qui implique Olmert "était la goutte qui fait déborder le vase".

Les journaux, eux, ne sont pas en reste, puisqu'ils donnent le la pour un retrait de confiance à leur Premier ministre. Yédiot Aharonot, grand quotidien, estime fâcheux pour l'opinion publique que quatre chefs de gouvernement successifs (Netanyahu, Barak, Sharon et Olmert) soient impliqués l'un derrière l'autre dans des affaires de corruption, même s'ils réussissent en fin de compte à tirer leur épingle du jeu. Maariv s'interroge, lui, sur le discrédit qui entourera désormais Olmert.

Poussé dans ses derniers retranchements, ce dernier reconnaît certes avoir reçu des fonds de son ami juif américain, Morris Talansky, pour financer ses campagnes électorales mais pas comme pots-de-vin. Il se dit bien disposé à démissionner en cas d'inculpation prononcée contre lui par la justice, mais essaie, en attendant, de résister à la déferlante qui tente de l'emporter.

La justice israélienne, toujours aussi tenace et tatillonne, ne lâche jamais sa proie, surtout quand il s'agit de questions de corruption. Olmert, Premier ministre, pour s'être laissé placer dans sa ligne de mire, en sait quelque chose, lui qui vient d'être une nouvelle fois interrogé sur le même dossier de corruption le mêlant au juif américain, Morris Talansky, témoin-clé dans cette affaire de versement d'argent pour le financement de ses propres campagnes électorales.

Cette fois, c'est chez lui que les policiers ont interrogé, aujourd'hui même, Olmert, pendant une heure. Ils lui ont même apporté des preuves obtenues de l'interrogatoire de suspects, deux autres homme d'affaires américains également compromis dans ce scandale.

Les versements de fonds perçus par le Premier ministre remontent à l'époque où il était ministre de l'Industrie, entre 2005 et 2006. D'autres se rapportent à une époque plus ancienne, de 1993 à 2003, où il exerçait les fonctions de maire de Jérusalem.

Avec l'audition, durant sept heures hier, du principal témoin Morris Talansky, le Premier ministre israélien se trouve désormais placé dans l'obligation de démissionner, malgré lui.

Le témoin a en effet formellement reconnu avoir "donné des sommes en cash à Olmert pour ses campagnes de 1991 et 1992", avant d'ajouter : "Il m'a dit qu'il préférait du liquide, et je lui ai donné d'abord de l'argent sur mes fonds privés, puis des sommes collectées aux Etats-Unis à son intention". "En 1998 également, des sommes, en général de 3.000 à 8.000 dollars, ont été données, toujours en liquide, car Olmert ne voulait pas de chèques. Il a expliqué que ces fonds seraient ainsi plus faciles à répartir", a poursuivi Talansky.

Selon ce dernier, son ami a reçu de sa part, en quinze ans, quelques 150 000 dollars, dont une partie, selon lui, a été utilisée à des fins personnelles.

Talansky a ajouté qu'il a aussi prêté à Olmert entre 25 000 et 30 000 dollars, somme jamais remboursée, pour passer des vacances en Italie. L'Américain ne s'est pas empêché de préciser : " Je sais qu'il aimait la bonne vie, les hôtels de luxe, les cigares fins, les stylos coûteux et les montres, et je trouvais cela étrange".

Quand on mène une vie aussi dispendieuse, il est tout naturel que l'on finisse par tordre le cou à la morale.

Contre son gré, Olmert finit par prendre la mesure des dérapages qui l’ont placé au devant de la scène ces dernières semaines. Il s’est déchargé sur deux députés de Kadima, son parti, du soin de préparer des élections internes permettant de nommer son futur remplaçant.

Ehud Barak, l’actuel ministre de la Défense, membre de la coalition composant le gouvernement, a lui-même tenté d’infléchir dans ce sens la position d’Olmert, en lui faisant comprendre, s’il ne renonçait pas à ses fonctions ministérielles, qu’il y avait urgence à convoquer de nouvelles élections législatives.

Tzipi Livni, la ministre des Affaires étrangères, n’a pas manqué elle aussi de peser, non seulement comme membre du gouvernement, mais comme militante de Kadima, sur la décision d’Olmert de se retirer, pour laisser à la coalition actuelle toutes ses chances de conserver la direction des affaires du pays.

De nouvelles élections risquent enfin de profiter au Likoud, le parti de droite que les sondages donnent aujourd’hui favorable. Et ce dernier tente justement de provoquer un vote préliminaire dès ce lundi pour l’autodissolution du parlement. Mais, les élections elles-mêmes ne pourraient avoir lieu avant novembre, laissant ainsi une marge de temps assez suffisante pour permettre à la Justice de trancher d’ici là dans le dossier actuellement en instruction contre le Premier ministre.

Les prochaines semaines permettront donc de faire la lumière sur les intentions des uns et des autres et surtout sur le sort qui sera celui d’Ehoud Olmert qui n’aura finalement guère brillé au terme de deux années d’exercice du pouvoir.

Dans la matinée d’aujourd’hui, des enquêteurs se sont rendus au domicile du Premier ministre pour l’entendre une nouvelle fois dans le cadre de l’affaire des financements perçus pour ses campagnes électorales, du temps où il était maire de Jérusalem et ministre des Finances.

Selon les journaux juifs, Olmert sera poursuivi pour fraude, abus de confiance et corruption. Talansky, son ami de New York l’avait en effet bien enfoncé le 27 mai dernier en reconnaissant l’avoir aidé à hauteur de 100 000 dollars pour ses campagnes électorales et de quelques autres milliers pour satisfaire ses « goûts de luxe », comme il l’a lui-même déclaré.

Le journal Maariv estime cette fois le Premier ministre israélien dans une situation sans issue, puisqu’il écrit : « Il ne fait pas de doute qu'un acte d'accusation sera établi (contre lui)».

Un tel rebondissement n’est d’ailleurs pas sans incidence sur le parti Kadima qu’il dirige. Dès hier, ce dernier projette, en effet, l’organisation d’élections primaires pour pourvoir au remplacement d’Olmert. Et Mme Tzipi Livni, ministre des Affaires étrangères, est pour l’instant la candidate favorite qui pourrait lui succéder.

Les chances pour Olmert de se tirer d’affaire sont désormais bien minces, depuis la publication du communiqué commun de la Justice et de la Police israéliennes, qui fait suite à l’interrogatoire mené hier matin. A présent, le Premier ministre israélien ajoute à son palmarès le délit d’escroquerie retenu dans ce communiqué.

Les nouvelles charges portent sur la période antérieure à 2006, du temps où le prévenu exerçait les fonctions de maire de Jérusalem et de ministre des Finances. Il n’avait trouvé, en effet, d’autre moyen pour financer ses voyages privés et ceux de sa famille qu’en faisant payer doublement par des institutions différentes de l’Etat ses déplacements officiels. L’un des deux règlements était ensuite quasiment détourné pour couvrir les voyages privés. Autrement dit, il y a là une véritable escroquerie commise sur le dos du contribuable, de surcroît par un ministre des Finances à l’époque.

Il va de soi que cette nouvelle révélation jette un énorme discrédit sur le personnage, dont les jours à la tête du gouvernement sont comptés dorénavant à la loupe. En revanche, elle honore et conforte la démocratie israélienne en ce qu’elle se fonde sur des principes, incomparables dans la région, de justice et d’égalité devant la loi.

Toutes les pressions exercées sur Olmert, à partir de son propre cabinet, notamment des ministres de la Défense Ehud Barak et des A.E. Tzipi Livni, comme de l'opposition menée par l'ancien Premier ministre Benyamin Netanyahou, ont fini par avoir raison de sa ténacité.

Olmert a annoncé qu'il se retire de la direction du parti Kadima dont les primaires prévues à la mi-septembre doivent en principe permettre au président Shimon Péres de désigner le député le mieux placé pour constituer une majorité parlementaire et former un nouveau gouvernement.

D'ici là, Olmert dirigera un gouvernement de transition, en vertu de la Constitution israélienne. Il se dit prêt à quitter ses fonctions gouvernementales "honorablement" et de "façon responsable" pour se consacrer à la défense de ses intérêts dans les divers procès ouverts à son encontre. Il cherchera alors à prouver son "innocence", proclame-t-il à l'intention notamment de tous ceux qui ont associé son nom à la corruption et à l'escroquerie.

Mme Tzipi Livni est apparemment la candidate préférée des sondages pour briguer sa succession.

La nouvelle inculpation d'Ehud Olmert est tombée aujourd'hui même. Trois chefs d'inculpation ont été retenus contre lui : fraude, abus de confiance et non déclaration de revenus. Shula Zaken, sa secrétaire personnelle est également poursuivie. L'ancien Premier ministre doit rendre des comptes, ici, à propos des financements occultes reçus d'un homme d'affaires américain, Morris Talansky. Ce dernier a lui-même reconnu avoir remis entre les mains d'Olmert d'importantes sommes d'argent pour couvrir ses besoins de campagnes électorales mais aussi des frais personnels à l'occasion de ses départs en villégiature, etc.

Deux précédentes affaires avaient également valu à l'ancien leader du Likoud d'être inculpé par la justice. Dans la première, il s'était fait rembourser plusieurs fois pour lui-même et des membres de sa famille des billets d'avion pour des voyages privés. Dans la seconde, il avait abusé de ses fonctions pour nommer des proches dans un organisme officiel, le Centre des investissements.

Enfin, s'il est logique que même un Premier ministre rende des comptes à la justice de son pays pour des égarements ou des fautes commises sur son parcours politique, il faut quand même se féliciter de l'image démocratique qui fait d'Israël un pays n'ayant pas de leçon à recevoir de ce côté-là.

Un nouveau scandale, plus retentissant encore que les précédents, met directement en cause l'ancien Premier ministre israélien, Ehoud Olmert.

Ce responsable, qui a défrayé la chronique par les multiples affaires de corruption où il se trouve impliqué, est cette fois poursuivi pour un pot-de-vin de l'ordre de 700 000 dollars perçus d'un agent immobilier. Ce montant aurait ainsi payé son droit de construire un ensemble immobilier de luxe à Jérusalem, en contournant, d'abord, la loi et en faisant fi, ensuite, des nombreuses objections qui s'étaient exprimées pour faire barrage à la réalisation d'un projet jugé préjudiciable à la protection de l'environnement.

Olmert, qui est maintenant habitué des tribunaux, risque la prison pour une durée d'autant plus longue que son implication dans d'autres affaires peut avoir un effet cumulatif.

Il n'est pas, de toute façon, le seul ministre à être envoyé en prison, puisque deux autres y sont déjà et que l'ancien président Katsav, lui-même, reste poursuivi pour des affaires de harcèlement sexuel qui s'éternisent.