Abbas rencontre Olmert

La rencontre de la dernière chance (?) vient de se tenir à Charm-el-Cheikh, en Egypte, dans le cadre du sommet quadripartite, entre Israël et la Palestine.

"Notre région se trouve aujourd’hui à un carrefour historique. Soit le chemin de la paix et de la modération, ou le chemin de la violence, du chaos, de l’extrémisme et de l’effusion de sang", a prévenu Mahmoud Abbas.

Aussi, ce dernier a-t-il insisté auprès de son interlocuteur, Olmert : "Je vous appelle à entamer des négociations politiques sérieuses selon un calendrier agréé, dans le but d’établir un Etat palestinien indépendant avec Jérusalem-est pour capitale, vivant en paix et en sécurité au côté de son voisin Israël".

C’était la première fois, depuis le 15 avril, où les deux hommes d’Etat se rencontraient, au lendemain de la prise de Gaza par les islamistes du Hamas.

"La clé de la paix et de la modération" est entre nos mains, a réitéré Abbas, avant de renouveler son engagement à respecter, de son côté : "la renonciation à la violence et au terrorisme".

Il en a enfin profité pour rappeler la nécessité de donner un signal fort à : "l’arret de toutes les formes de colonisation, à la libération des prisonniers, à la levée du blocus et des barrages posés par les Israéliens, ainsi qu’au transfert des fonds palestiniens que ces derniers détiennent par devers eux."

Il faut espérer qu’à la lumière de la révolution menée par le Hamas ces derniers jours, la partie israélienne, désormais secouée en profondeur par la menace réelle que ce parti extrémiste fait peser sur le devenir de la région, se rende enfin à l’évidence de la nécessaire et sincère négociation qui s’impose désormais. Sans quoi rien ne garantit d’une nouvelle recrudescence de la violence dans cette partie du monde bien trop éprouvée depuis de longues décennies.

A l’ouverture du sommet de Charm el-Cheikh, Ehud Olmert s’était ouvert de l’intention : "de proposer au Conseil des ministres la libération de 250 prisonniers, membres du Fatah, qui n’ont pas de sang sur les mains".

Cet acte joint au transfert promis de 600 millions de dollars, portant sur les taxes douanières collectées pour compte par Israël, sont assurément de nature à dégeler les rapports israélo-palestiniens qui s’étaient largement dégradés, la veille encore de la prise de Gaza par le Hamas.

Ce dernier, qui se trouve désormais rangé au ban de la communauté internationale, tente, pour sa part, dans un ultime coup de poker, de regagner une partie de la confiance perdue, en recourant au chantage sur le sort du jeune soldat Gilad Shalit, apparemment retenu en otage par les troupes du Hamas.