D'après une étude de
Business Software Alliance (BSA), reprise par le quotidien
Le Maghreb, l'Algérie se classerait au premier rang des pays d'Afrique du Nord pour le piratage des logiciels, avec un taux de 84 %. Elle serait suivie de la Tunisie, avec 79 %.
BSA estime que le nombre des piratages va croissant, depuis notamment qu'
Internet constitue une source prolifique de logiciels accessibles au téléchargement. Les applications particulièrement recherchées ressortissent de la propriété de
Microsoft, d'
Adobe, de
Corel, de
Photoshop, etc.
Certes,
Microsoft avait, dès son installation en 1998 en Algérie, cru pouvoir sensibiliser notamment les services publics à la nécessité de lutter contre ces piratages qui causent certainement de gros préjudices à ses propres intérêts. Au bout de dix ans, force est de reconnaître qu'il n'a atteint aucun de ses objectifs, les Algériens répugnant à se plier d'eux-mêmes à la règle, d'un côté ; de l'autre, le contrôle direct projeté sur les ordinateurs en service ne pouvant être exercé librement sans attenter abusivement aux libertés individuelles de leurs propriétaires.
Il ne faut pas perdre de vue, en vérité, le côté particulièrement rebutant de la cherté des logiciels, dans un pays où la monnaie locale ne vaut que le centième de l'euro. Et l'on estime d'ailleurs qu'il faudrait compter sensiblement sur une dépense sensiblement égale au prix même de l'ordinateur si l'on devait s'acquiter des droits d'accès aux deux ou trois logiciels principaux qui l'équipent, comme le système d'exploitation
Windows, le
Microsoft office et l'
antivirus le moins cher.
Sachant de plus que l'accès
Internet coûte, lui aussi, excessivement cher en Algérie, par rapport aux USA par exemple où il ne dépasse guère le quart du dollar pour un usage de 24 heures, l'on comprend dès lors pourquoi les Algériens se distinguent également dans le piratage des chaînes de télévision.
Et puis, enfin, il faudrait encore qu'on les initie tous au respect des lois, à commencer par leurs propres dirigeants qui, en premiers, les foulent trop souvent des pieds. Pour preuve, le piratage à grande échelle des logiciels demeure essentiellement le fait des grandes institutions et autres organismes de l'Etat.