Le développement du chômage dans le monde industrialisé frappe en première ligne les travailleurs immigrés en provenance des pays du Sud. Par voie de conséquence, les transferts des économies de ces travailleurs subissent une baisse considérable qui se ressent notablement au niveau des pays d'origine.
En 2007, ces transferts, grâce auxquels la misère a été réduite, ont atteint, selon la Banque mondiale, 240 milliards de dollars. Et, entre 2000 et 2007, ils se trouvaient être multipliés par quatre.
Cependant, même si l'Afrique n'a perçu que 4 % de ces transferts par le passé, il est douteux que les 15 milliards attendus en 2008 parviennent à destination. L'on sait, par ailleurs, qu'une part non négligeable des ressources des Africains migrants est habituellement affectée à des achats de biens de consommation acquis dans les pays d'accueil. Ces biens en nature, comme les médicaments, les livres, etc., sont envoyés directement vers les pays d'origine. Ils vont donc devoir, eux aussi, subir des coupes sombres qui manqueront à ces derniers.
Aux USA, à cause de la crise de l'immobilier, le chômage des Hispaniques a frappé 8,8 % d'entre eux en octobre dernier, soit un taux bien plus élevé que la moyenne nationale de 6,7 %. On estime, par conséquent, que 2 à 3 millions de ces migrants quitteront le pays pour rentrer chez eux.
Il y a, bien sûr, d'autres types de migrants comme ceux en provenance d'Asie qui vont offrir leurs services aux Emirats arabes. Ceux-là, même s'ils sont nombreux, sont plutôt exploités sous la forme esclavagiste qui ne permet guère de transferts de fonds notables vers les pays d'origine.