C’était hier la Journée nationale du diabétique.

La maladie chronique du diabète se répand à une vitesse vertigineuse dans le monde, particulièrement sous-développé. En Algérie, aujourd’hui, l’on en compte, selon l’OMS, quelques 3,5 millions de personnes atteintes, soit un taux de prévalence très élevé de 8 %, qui reste, hélas, en constante progression.

En fait, beaucoup de diabétiques s’ignorent, dans toutes les tranches d’âge. C’est bien souvent à la suite d’une blessure qui ne guérit pas que l’on se découvre diabétique. Et là, commence la galère des traitements médicaux fort onéreux et surtout des injections d’insuline exigeant souvent des déplacements à longue distance pour les patients des villages isolés. Passe encore si l’on dispose d’une couverture sociale pour s’acheter les médicaments requis, car tel n’est guère le cas pour le plus grand nombre. De plus, il faut se soumettre à des régimes alimentaires plutôt draconiens, qui interdisent ou limitent la consommation de tant de choses, et notamment des sucreries dont les Algériens, notamment, raffolent en maintes occasions.

La plus redoutable des contraintes reste encore celle de vivre en permanence avec la peur toujours présente au ventre de se blesser accidentellement dans l’exercice simplement de son travail, à la cuisine, ou dans la rue, en trébuchant simplement ou en touchant un rien d’anodin. Le pire reste encore, pour le malade, la perspective de subir la moindre intervention chirurgicale. Car là, les choses risquent de se compliquer et même de tourner au vinaigre. Le cas déplorable de ce vieil homme, incidemment piétiné dans une chaîne lors d’une bousculade, et qui a mis trop de temps pour faire soigner sa blessure au pied, rappelle tristement les proportions dramatiques pouvant être prises par un simple bobo, en devenant l’espace de quelques jours la source d’une gangrène, à cause de laquelle le malheureux s’est fait amputer la jambe à mi-cuisse.

Autant dire, quand on est diabétique, que pour éloigner le spectre d’une image aussi dure, convient-il, en toute circonstance, de redoubler de vigilance, en observant d’abord une stricte hygiène alimentaire pour ne pas aggraver son état, en réfléchissant toujours par deux fois avant de faire n’importe quel geste qu’on pourrait regretter plus tard. Et cela ne dispense pas les gens sains, petits ou grands, d’observer, eux-mêmes, une hygiène alimentaire les mettant à l’abri de cette maladie que la science tarde, malheureusement, à juguler.

«Près d'un million d'enfants âgés de 0 à 16 ans sont diabétiques», a déclaré le Pr Farida Lasset, présidente de l'Association des enfants diabétiques d'Algérie et chef du service de diabétologie à l'hôpital Parnet d'Alger, à l'occasion d'une rencontre consacrée à l'étude de cette maladie.

C'est un taux s'inscrivant dans la moyenne de ceux enregistrés dans le bassin méditerranéen, a précisé l'oratrice qui s'est inquiétée par ailleurs de la non disponibilité de l'insuline de 0.50 ml requise pour les enfants.

Un Algérien sur dix est atteint, faut-il rappeler, par cette maladie qui fait de gros ravages dans la population, sans que rien ne permette de la prévenir, de la combattre et moins encore de la juguler. La hantise qu'ont les diabétiques de se blesser leur rend la vie d'autant plus amère qu'ils ne peuvent rien pour s'en prémunir.