Tibhirine, Rivoire, Canal+, calomnies et faux

"Le 8è mort de Tibhirine" de Rina Sherman, la compagne de feu Didier Contant, ancien rédacteur en chef de l'agence Gamma, remet en selle un grave maquillage de la vérité, en France, à propos des "qui tue qui", formule lapidaire par euphémisme employée pour désigner l'armée algérienne comme responsable des massacres de populations civiles, en général, et, en l'occurrence, des moines de Tibhirine, du côté de Médéa, en 1996.

Rina Sherman, après avoir enquêté sérieusement sur la mort des prêtres en question, arrive en effet à la même conclusion formelle que son compagnon pour désigner plutôt les GIA comme auteurs véritables de cet assassinat ignoble.

C'était aussi au retour d'un voyage sur les lieux mêmes de l'exécution de ces religieux, que Contant, ayant acquis la conviction que l'armée algérienne n'était pour rien dans le crime, avait tenté sans succès de démolir la thèse développée alors en sens inverse par Jean-Baptiste Rivoire, un journaliste de Canal+.

Des échanges de mots violents auraient eu par suite lieu entre les deux hommes, sans susciter de leurs confrères la moindre attention ou l'intérêt d'ouvrir des contre-enquêtes, pour peser à leur juste valeur les théories avancées par l'un et par l'autre.

Didier Contant disparaît par suite, dans ce qui est officiellement admis comme étant simplement un accident, en tombant mortellement dans l'escalier au cinquième étage de sa résidence. On ne manqua pas, aussitôt, d'imputer son "suicide" à une espèce de dépression résultant d'un soi-disant désaveu public des résultats de son enquête.

Mais, aujourd'hui, les choses semblent prendre une autre tournure, avec l'inculpation de Rivoire, désormais mis en examen pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort de Didier Contant. Il faudra sans doute attendre les conclusions d'une enquête que la justice ne manquera sans doute pas d'engager en profondeur pour situer les tenants et les aboutissants d'un décès aussi étrange s'inscrivant dans une affaire qui aura par ailleurs contribué grandement à salir l'armée algérienne à travers de fausses accusations apparemment sorties tout droit de l'imagination débridée de certaines nostalgiques de l'Algérie francaise, sans plus.