Cherchant davantage à effrayer, créer une certaine psychose ou simplement orienter l'opinion vers des extrémités très souvent inacceptables, certains journaux n'hésitent pas, pour multiplier leurs ventes, à verser carrément dans la désinformation, souvent dangereuse, comme c'est le cas ci-après, relevé par le site Atoute, d'une soi-disant étude suédoise prétendant que la lecture de la presse santé serait nocive.
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Une étude suédoise montre que la lecture régulière de la presse santé (un hebdomadaire et un mensuel très lus, notamment par les femmes suédoises) favoriserait l’apparition de nombreuses maladies.
Le Pr Henrik Lorsson de l’Université de Malmö s’apprête à publier une étude démontrant un effet délétère sur la santé de la presse spécialisée.
La nouvelle fait les gros titres de la presse suédoise. Le Pr Lorsson a suivi la santé d’une centaine de femmes qui achètent une revue santé au moins une fois par mois. Il a étudié la fréquence de différentes maladies, en comparaison de femmes qui lisent des revues féminines non axées sur la santé.
Les résultats sont impressionnants. Pour les maladies les plus courantes, la proportion de femmes atteintes peut parfois doubler dans le groupe de celles qui lisent la presse santé :
- Jambes lourdes : + 45%
- Surpoids : + 125%
- Migraines : +26%
- Mal de dos : +106%
- Règles douloureuses : + 85%
- Digestions difficiles : + 56%
Ce résultat préoccupant devrait conduire à une remise en cause de la presse santé en Suède. Certains journalistes ayant repris l’information stigmatisent le laxisme des autorités suédoises qui n’ont pas réagi assez tôt, alors que certains chercheurs avaient alerté sur ce danger depuis plusieurs années.
Vous trouvez cet article stupide ? Vous avez totalement raison et vous me rassurez. Cette étude n’existe pas et elle n’aurait d’ailleurs aucun intérêt : il y a trop de facteurs de confusion, c’est à dire de variables qui empêchent d’établir un lien de cause à effet entre la statistique observée et la cause présumée. Je l’ai expliqué ici. Dans le cas précis, le facteur de confusion est évident : les femmes qui lisent cette presse ont une probabilité supérieure d’être malades puisqu’elles s’intéressent à ces sujets. Les deux groupes ne sont pas identiques, comme c’est presque toujours le cas dans les études d’observation.
Alors s’il vous plaît messieurs et mesdames les journalistes, arrêtez d’écrire n’importe quoi, même au conditionnel, sur les dangers du travail assis, les vertus du chocolat, les causes de l’Alzheimer ou le verre de vin rouge tantôt cancérigène, tantôt protecteur cérébral. Tout ça ne repose sur rien, c’est de la science au doigt mouillé. Ne faites pas aux autres ce que vous n’aimeriez pas que l’on vous fasse, à vous...
(http://www.atoute.org/n/article232.html)