Il est bon qu'un organisme étranger vienne parfois secouer gouvernants et représentants du peuple empêtrés dans le vieil archaïsme de leur conception rétrograde de la gouvernance.
En ce moment, c'est une institution dépendant du Département d'Etat américain qui anime un atelier à l'APN, où l'on met à plat la procédure de mise en place du budget national et le contrôle de l'utilisation des fonds ainsi prévus.
Une telle rencontre a mis en relief, d'un côté, la rigidité incompréhensible et le caractère autoritaire qui accompagnent toujours la présentation du budget à la discussion de l'Assemblée nationale algérienne ; de l'autre, l'ouverture au débat le plus large possible - même au public - de tout projet de budget examiné déjà à l'échelon de chacun des Etats américains. La différence est flagrante : les Algériens, gouvernement et parlement confondus, violent eux-mêmes la Constitution en refusant de rendre compte de l'usage fait de l'argent public ; les Américains sont au contraire informés régulièrement et par le menu de l'emploi de ce dernier. Il y a là un écart énorme qui sépare un Etat d'essence dictatoriale d'un autre sérieusement ancré dans la véritable démocratie.