kambakhsh, c'est le nom de ce jeune journaliste afghan en formation interpellé le 22 octobre 2007 pour avoir téléchargé d'Internet et distribué un texte fustigeant l'attitude injuste et sectaire du prophète à l'égard de la femme.
Déféré par suite devant un tribunal, le malheureux étudiant a été jugé, sans même l'assistance d'un avocat, et reconnu coupable de blasphèmes graves à l'endroit de Mohamed et de l'Islam, avant d'être condamné à la peine capitale.
Aucune voix au monde n'est venue depuis crier haro contre une décision outrancière, que certains attribuent d'autre part au simple autoritarisme excessif du procureur général provincial concerné, qui rappelle plutôt le fanatisme des talibans dont tout l'univers a salué pourtant la chute aux premières heures de l'invasion américano-européenne de 2002.
Même Hamid Kerzaï, dont on s'est plu longtemps à souligner le soi-disant libéralisme et le rejet du régime extrémiste des talibans, a cédé à l'outrage d'approuver la décision du tribunal. Aussi, se demande-t-on si sa volte-face soudaine ne trouve pas son explication dans la perspective, s'il entend conserver le pouvoir, de devoir composer bientôt avec les talibans, les envahisseurs occidentaux ayant montré assez de signes de leur lassitude à poursuivre inutilement un combat sans issue.
Une chose reste sûre : nous sommes bien loin de la soi-disant démocratisation de l'Afghanistan sous la couverture de laquelle l'on a tenté de justifier des années durant le combat engagé dans ce pays moyenâgeux contre le terrorisme islamiste. Bush et ses amis en sont aujourd'hui à des révisions bien déchirantes qui menacent désormais l'unité même de l'OTAN.