Sarkozy aura déçu beaucoup de monde

Les derniers sondages opérés en France, qui révèlent la popularité de plus en plus déclinante de Sarkozy, ont de quoi inquiéter ce qui fut l'essentiel de son électorat. On ne peut plus en effet parler désormais de l'effet Sarkozy produit principalement sur les larges couches de jeunes, il y a moins d'un an encore, qui avaient cru découvrir en lui l'homme providentiel qui manquait à la France depuis des lustres.

Ayant accumulé bourde sur bourde, le président Sarkozy ne fait que révéler à ceux qui en doutaient encore le véritable fond de l'homme politique arrivé sur les chapeaux de roues par la grâce simplement de circonstances particulières qu'il avait su exploiter à fond. Mais, au bout d'un peu plus de six mois d'exercice du pouvoir, les Français mais en même temps le monde s'aperçoivent très vite que Sarkozy égale une coquille vide.

Et, pour le prouver, voici quelques appréciations relevées d'un article publié dans le Courrier international :

Mario Soarès, cet ancien Premier ministre et même ancien président du Portugal, n'est pas allé par quatre chemins pour dire haut ce qu'il pense de Sarkozy et de ses électeurs. Il l'écrit ainsi dans Noticias, un quotidien de son pays : "Il a fallu six mois, pour que les Français si cartésiens se rendent compte que l'erratique, imprévisible et inquétant Nicolas Sarkozy a de grandes chances d'être un désastre pour la France... L'homme et son style ont été rejetés par les Français, qui déjà le méprisent".

Mieux encore, The Independant, quotidien britannique, pose même la question : "Est-il à la hauteur du job ?"

Plus gravement encore, Le Soir de Bruxelles estime, lui, à propos de l'épisode de Neuilly, où le fils Jean Sarkozy tente, à 21 ans, de redorer le blason du père, que "L'Elysée ne prend plus aucun risque, si ce n'est celui du ridicule".

Enfin, tout est dit, ici, excepté, peut-être, ce qui attend les Français à court ou moyen terme dans le prolongement des errements de M. Racaille, Karcher et autres quolibets qui, naturellement, lui collent à la peau comme un gant.

Sarkozy n'aura pas seulement déçu nombre de ses partisans, il inspire de sérieuses inquiétudes autre part, tant à gauche qu'à droite et au centre. Un appel vient d'ailleurs d'être signé dans ce sens par un premier lot de 17 personnalités du monde politique. Au côté de Villepin, l'ancien Premier ministre, Ségolène Royal et François Bayrou plaident la même cause que Noël Mamère, Corinne Lepage ou Dupont-Aignan, venant tous d'horizons différents et répondant au devoir d'agir pour faire cesser toutes les dérives qui émaillent le mandat de Sarkozy.

Rien dans cet appel, publié par le journal Marianne, n'est omis tant au plan de la politique étrangère qu'au niveau des affaires intérieures, jusques et y compris la vie personnelle du président de la République. Ce dernier n'aura apparemment produit qu'un sentiment d'agacement provoqué par tous ses actes ou ses attitudes, sa vision de la société ou son approche des problèmes nationaux ou internationaux, son jugement sur les gens ou sa façon de s'impliquer dans la conduite des affaires publiques, etc.

Moins de neuf mois seulement après son élection à la tête de l'Etat, Sarkozy n'aura donc pas mis longtemps à montrer son incapacité à diriger un pays aussi grand que la France, un peuple aussi difficile que le sien, à un moment particulièrement difficile marqué par maints problèmes épineux, dans une conjoncture économico-politique de plus en plus rude, instable et dangereuse.

Il reste à savoir quelle suite peut être espérée à ce cri du cœur au sein des organisations notamment politiques qui l'interpelle.

52 % des Français considèrent, selon un sondage paru aujourd'hui pour le compte du Parisien/Aujourd'hui en France, que Nicolas Sarkozy n'est pas un bon président.

64 % estiment encore qu'il n'apporte pas de solutions à leurs problèmes et 61 % qu'il n'est pas à leur écoute.

48 % pensent qu'il n'est pas à la hauteur des événements

Avec de tels chiffres, les Français savent donc qu'ils ont été bernés par une faconde excessive et des promesses creuses.

Cette fois, c'est à El Pais qu'est revenue la charge de tirer à boulets rouges sur Sarkozy. Pour ce quotidien espagnol, le président français souffre d'une maladie sans commune mesure avec celle qui a emporté Pompidou ou Mitterrand, celle de son ego ; ce qui lui fait écrire que le président français est "atteint d'une hypertrophie probablement incurable".

Le "comportement public" de Sarkozy, source de tensions et sujet de crainte au sein même de l'UMP préoccupe les candidats de ce parti majoritaire aux élections municipales de mars prochain, poursuit El Pais, avant d'ajouter : "Le trône qu'occupe Nicolas Sarkozy a été imaginé par de Gaulle pour lui permettre d'être le troisième larron d'un monde bipolaire. Le président français voulait être un fier contrepoids occidental dans l'affrontement entre Washington et Moscou... Sarkozy s'est installé sur le trône élyséen porté par son ambition personnelle et sa conception égotique de la présidence... et s'est consacré à lui-même, comme un ado narcissique obnubilé par ses sentiments et ses plaisirs... Sarkozy se vautre dans l'exhibitionnisme".

Le comparant enfin à un sultan, le quotidien espagnol le gratifie de quelques pointes non moins acérées : "Le voilà fasciné par son propre pouvoir de séduction, son goût exquis et sa désinvolture. Mais ce triomphe-là a le don de déprimer beaucoup de Français car il rabaisse la République au niveau de la principauté de Monaco."

L'altercation que vient d'avoir, hier soir, avec un visiteur le président français, au Salon de l'agriculture, éclaire une nouvelle fois sur le niveau très bas, voire ordurier, du langage par lequel "s'honore" Sarkozy en public. "Casses-toi alors, pauvre con va !" a-t-il répliqué à ce visiteur qui avait refusé de lui toucher la main, en accompagnant son geste de recul par une apostrophe aussi grotesque qu'impolie, bien sûr : "Ah ! non ! tu me salis !"

François Hollande, le premier responsable du PS, a jugé, lui, la réaction de Sarkozy "insupportable" et particulièrement "indigne". Pour lui, "Le Président n'est pas un citoyen comme les autres. On ne tombe pas dans le pugilat, on n'est pas dans la chicane, on n'interpelle pas un marin pêcheur ou un ouvrier pour qu'il vienne ici rendre compte de ce qu'il a dit".

C'est déjà la seconde fois, depuis son élection, que Sarkozy commet un tel impair. En novembre dernier, lors de sa visite au port breton de Guilvinec, un marin pêcheur lui ayant également manqué de respect, le président lui a rétorqué sur le même registre propre aux voyous : "Descends ! Et qu'on s'explique". A l'autre de répliquer plus méchamment encore : "Si je descends, je te mets un coup de boule". Joignant le geste à la parole, ce dernier a même tenté de relever le défi, en sautant immédiatement une barrière, avant d'être stoppé dans sa course par les policiers.

Après des sorties aussi scandaleuses, du type "racaille", "karcher", etc., du temps où il était ministre de l'Intérieur, Sarkozy écorche donc bien brutalement et de façon fort singulière toute l'aura et la grande dignité qui sont habituellement liées à la fonction ô combien si haute et prestigieuse de président de tous les Français.

La vidéo est encore plus explicite...

La presse, les sociologues, les hommes politiques, c'est à chacun de donner son appréciation de l'incident déplorable qui a suscité, ce lundi, la curiosité d'un million d'internautes voulant entendre et voir par eux-mêmes l'objet de la polémique.

Si, pour la plupart, les gens qui gravitent autour du président français lui trouvent des circonstances atténuantes pour expliquer sa sortie tapageuse qui agace désormais beaucoup de leurs concitoyens, les autres, tous les autres commencent tantôt à regretter l'excès de confiance accordé il y a un an à leur candidat aux présidentielles d'alors, tantôt à s'en vouloir de n'avoir pas su détecter pendant qu'il était encore temps des traits de caractère suffisamment révélateurs de la valeur à tout le moins déroutante du personnage Sarkozy.

Les médias, en particulier, qui avaient mis, à ce moment-là, plutôt en exergue les gaffes de Ségolène Royal, se rendent compte désormais de leurs propres gaffes dont les incidences sont autrement plus dommageables dans l'esprit des électeurs qu'ils avaient induits en erreur.

Sarkozy est aujourd'hui l'arroseur arrosé que ne peuvent sauver ni la fortune de ses amis ni la plume des nombreux éditeurs de presse qui l'ont toujours porté aux nues.

On aime bien donner des leçons aux autres mais pas en recevoir. Cette maxime, vieille comme le monde, devrait être méditée par Sarkozy.

Le New York Times revient à la charge pour malmener Sarkozy, le président Bling Bling, imitant ainsi Le Pen, auteur de ce sobriquet.

Aussi, écrit-il, se référant aux résultats électoraux des 9 et 16 mars dernier : "M. Sarkozy a été puni pour toutes les bouffonneries médiatisées et peu présidentielles qui lui ont valu le sobriquet de "Bling Bling", et ajoute : "Pour un homme politique qui a travaillé si longtemps et si dur pour arriver à l'Elysée, M. Sarkozy a démontré de curieuses notions sur la manière de se conduire une fois dans la place... Son divorce tumultueux et son remariage presque immédiat à une chanteuse-mannequin glamour ont été quelques-unes des initiatives les plus sensationnelles qui ont valu à Sarkozy la couverture de 252 magazines en 2007".

Plus loin encore, le journal américain poursuit : "sa remarque grossière à un type refusant de lui serrer la main... Ces potins sensationnels ont été assortis de messages confus du gouvernement de M. Sarkozy, le président et ses conseillers souvent parlant et agissant en porte-à-faux avec les ministres... Avec de la chance, le camouflet des élections sera juste ce dont M. Sarkozy a besoin pour concentrer à nouveau son énergie illimitée sur ce qu'il a promis : de sérieuses réformes économiques... M. Sarkozy est de loin trop bouillonnant pour devenir un clone de ses pompeux et graves prédécesseurs mais lorsque la conduite d'un homme politique interfère avec sa mission, il est temps d'appliquer une dose de discipline".

Jamais, le président français n'a reçu d'un journal de cette dimension une leçon aussi sévère qu'il devrait méditer de concert avec son entourage immédiat. Et d'ailleurs, c'est parce que ce dernier a joué son rôle à contresens que lui-même s'est cru autorisé de dépasser les bornes, un peu à la manière d'un enfant qui fait des siennes une fois libéré de la tutelle de ses parents.

Mais, ceux qui doivent bien se mordre les doigts, c'est bien les électeurs eux-mêmes qui s'étaient laissé duper par sa faconde et ses promesses en l'air, sachant pertinemment pourtant qu'il ne peut rien sortir du vide. Et Sarkozy est précisément ce vide sidéral que la démocratie française s'est octroyé, avec les risques et les résultats décevants que l'on déplore aujourd'hui.

Un vieux dicton dit : "Plus on monte, plus dure sera la chute". Interprété autrement, Sarkozy, qui, par sa montée fulgurante, avait surpris même les siens bien avant l'élection présidentielle, se retrouve poussé désormais au plus bas niveau des sondages.

Pour preuve, ce sondage opéré sur le site 20minutes qui donne les résultats suivants qui n'ont besoin d'aucun commentaire :

Quel est le pire président de la Ve République?

Charles De Gaulle : 1.17%
Georges Pompidou : 1.26%
Valéry Giscard d'Estaing : 5.99%
François Mitterrand : 21.68%
Jacques Chirac : 11.15%
Nicolas Sarkozy : 58.76%

votants : 4539

La dernière critique, quelque peu acerbe, vient du député UMP de l'Essonne, Georges Tron, qui juge que la première année de quinquennat "est une année de surprises et finalement de déception ; Une année en tout cas difficile pour notre majorité", a-t-il déclaré, dans un entretien avec le quotidien "France-soir".

Regrettant particulièrement les aides apportées au grand capital, il a déclaré : "Je crains à court terme des déconvenues et je pense qu'il serait utile de rechercher des économies en revoyant par exemple les aides apportées aux grandes entreprises ou celles dispensées aux collectivités territoriales".

Peu convaincu aussi de la portée des réformes engagées, il les estime surtout insuffisantes : "Je ne vois pas réellement des réformes d'ampleur nécessaires pour faire face à cette crise. Je reconnais bien volontiers à Nicolas Sarkozy sa volonté de réforme. Mais celles-ci généreront dans un premier temps plus de dépenses que d'économies".

Pour lui, certains choix discutables impliquent la nécessité de "redonner des repères politiques à nos électeurs que l'ouverture a troublés plus qu'il n'y paraît, accepter le débat d'idées au risque des critiques, avoir le courage enfin de s'attaquer aux blocages de l'économie française nettement au-delà des mesures proposées".

De son point de vue, le niveau du débat doit être relevé pour permettre des échanges francs et constructifs. Aussi, ne craint-il pas de déplorer : "Aujourd'hui, une grande partie de la majorité s'interroge et fait part de ses inquiétudes (mais) la moindre critique est le plus souvent interprétée comme une attaque personnelle, ou un manquement à une solidarité obligée". Et il considère que : "la profusion des idées serait profitable à la majorité si aujourd'hui l'UMP cherchait réellement à l'organiser".

S'agissant de la confusion instaurée dans l'esprit des députés de la majorité, Georges Tron pense que : "Nous avons l'impression que nous ne sommes plus écoutés comme nous le devrions, et que l'Assemblée est transformée en chambre d'enregistrement. Le président de la République qui avait été si attentif aux parlementaires avant son élection devrait aujourd'hui se souvenir de sa méthode durant cette période".

Il termine, enfin, à propos de la rupture : "De quelle rupture parle-t-on? Finalement, je n'en vois pas vraiment hormis sans doute la façon de gouverner", observe-t-il.

Un nouveau sondage Ifop pour le Journal du dimanche crédite Sarkozy de 21 % seulement d'avis favorables. 79 % désapprouvent donc son action à la tête de l'Etat, et ce, y compris au sein de sa mouvance politique, l'UMP, où la moitié sensiblement des militants ne lui est pas acquise.

Dans sa chute il entraîne désormais celle de François Fillon. Certes, 52 %, contre 58 % auparavant, des Français continuent encore à trouver positif le rôle que joue ce dernier à Matignon. Mais l'on est bien loin désormais des cotes fabuleuses qu'il avait atteintes il y a seulement quelques mois.

Il faut dire qu'à la fois l'un, l'autre et certains membres du gouvernement, par les différents couacs qui ont émaillé leurs déclarations respectives, ces derniers jours, à propos des OGM, de la carte de famille nombreuse des chemins de fer, des allocations servies au titre des enfants scolarisés, etc., ils ont particulièrement brillé par l'incohérence, voire les dissonances de leurs propos.

Pour finir, un internaute s'est même interrogé, dans un commentaire qui a accompagné la publication des résultats de ce sondage, sur l'étrangeté du choix de Sarkozy à la tête de l'Etat, maintenant que la preuve est formellement établie qu'il n'a aucune compétence à diriger le pays. Il s'est particulièrement étonné qu'un homme aussi faible ait réussi à surmonter tous les obstacles dressés devant lui pour atteindre avec autant de facilité le sommet du pouvoir.

Dans cet ordre d'idées, Delanoé, maire de Paris et probable candidat socialiste aux prochaines élections présidentielles françaises, déclare, lui, dans une interview accordée au journal Le Parisien, que « Le gouvernement ignore où il va, mais y entraîne la France... Le cafouillage est permanent, les reculs et les démentis succèdent aux annonces à grand spectacle... Vraiment, cette équipe n'est pas professionnelle... Le candidat Sarkozy a beaucoup promis (...). Or, confronté aux réalités, il fait pire encore que ce que laissait craindre cette démagogie... Le gouvernement prend des mesures qui menacent notre cohésion sociale en atteignant les plus modestes et les classes moyennes.»

Tout est vraiment dit, ici. Depuis la fin de la guerre d'Algérie, jamais chef d'Etat n'a essuyé autant de rebuffades, y compris de son propre camp.

Sont à plaindre les quelques ministres transfuges venus du PS ou de l'UDF qui doivent à présent se mordre les doigts d'avoir cédé à un moment d'égarement. Mais c'est aussi cela la politique : un jeu permanent et parfois bien risqué.

Un autre sondage, plus alarmant encore pour Sarkozy que le précédent, donne 72 % de Français mécontents de son règne. Ce sondage, commandé par Paris-Match et réalisé par Ifop-Fiducial, doit paraître jeudi dans l'hebdomadaire, le jour même où le président de la République devra intervenir à la télévision.

Il est établi désormais que ce dernier, un an après son élection à la tête de l'Etat, n'arrive pas même à atteindre la cote de popularité qui a été celle par exemple de Jacques Chirac enregistrée au bout de la même période : 58 % s'étaient déclarés pour l'ancien président, soit donc 30 % de plus que le score de l'actuel.

De plus, 17 % de Français (dont 42 % au niveau de l'UMP) seulement jugent que Sarkozy préside mieux que ses prédécesseurs aux destinées de leur pays. Si son projet est estimé ambitieux par 62 %, 50 % pensent qu'il est peu crédible et 40 % qu'il va dans la bonne direction et ne souffre d'aucune zone d'ombre.

48 % de ses concitoyens croient que la situation économique s'est détériorée sous ses commandes, 46 % autres qu'elle ne s'est pas modifiée, 6 % qu'elle s'est améliorée.

58 %, par ailleurs, considèrent qu'il n'est pas l'homme capable de faire les réformes nécessaires, contre 42 % d'avis contraire.

81 % rejettent, enfin, l'engagement supplémentaire de renforcer les troupes dépêchées en Afghanistan.

Bien que Sarkozy se soit longuement expliqué, durant 90 minutes jeudi soir, sur toutes les questions d'actualité posées par les journalistes invités à sa conférence, les Français, qui étaient d'ailleurs moins nombreux que d'ordinaire à l'écouter, sont restés en majeure partie sur leur faim.

Un sondage CSA pour Le Parisien et Aujourd'hui en France, publié hier, vendredi, montre en effet que 52 % n'ont pas été convaincus, tandis que 36 % seulement l'ont été par les propos de leur président.

Sur le pouvoir d'achat, en particulier, 73 % n'approuvent guère sa politique. Quoique moins nombreux, ils restent quand même majoritaires à rejeter son approche sur différents points comme la suppression des postes d'enseignants à la rentrée 2008, sur les retraites, l'emploi, le paquet fiscal et la cohérence enfin de sa politique.

A l'exclusion de l'UMP, la classe politique, toutes tendances confondues, ne l'a pas ménagé pour critiquer parfois bien sévèrement l'ensemble de son bilan de chef de l'Etat au terme de la première année de quinquennat.

A 66 % les Français rejettent désormais la politique de Sarkozy. Ils étaient 60 % le mois dernier, et leur nombre progresse aujourd'hui de 6 %, indique un sondage de TNS/Sofres pour le Figaro magazine.

Le Premier ministre est à son tour désapprouvé par la moitié des Français, perdant ainsi 3 % en avril.

Si, des personnes interrogées, 72 % considèrent que la lutte contre le chômage est inefficace, 92 % autres estiment que la politique suivie contre la hausse des prix est inappropriée. 81 % encore perdent espoir de voir la situation se redresser.

65 %, par ailleurs, jugent non satisfaisant le rôle joué par leur pays dans le monde, et, à 55 %, ils craignent un regain de violence hors de leurs frontières.

A 73 %, enfin, les Français s'attendent, au plan interne, à la résurgence de conflits sociaux, dans les deux ou trois mois à venir.

Il est à présent clair que le président français a mal interprété dès le départ le sens du message reçu de ses électeurs. Mais il est aussi possible , et c'est là sans doute l'hypothèse la plus recevable, que ce soit les électeurs eux-mêmes qui se sont laissé méprendre sous la faconde d'un homme foncièrement marqué à droite qui joue sur la corde sensible de la justice et de l'équité, domaine ressortissant des attributs de la gauche.

Poursuivant sa descente aux enfers, le président Sarkozy ne compte plus désormais que 26 % de Français qui lui font confiance. Dans sa chute, il entraîne aussi son Premier ministre qui, lui, est un peu mieux reçu avec 35 %. Tous les deux, qui ont baissé de 2 points par rapport au mois dernier, enregistrent ainsi leur plus basse cote de popularité depuis leur arrivée à la tête de l'Etat.

Le discours autour des réformes particulièrement des retraites, qui sonne creux dans le contexte des scandales révélés ces dernières semaines autour du ministre Woerth, d'une part, et les gaspillages divers qui mettent directement en cause Sarkozy et son équipe ne sont guère étrangers à cette désaffection des Français à l'égard de ce dernier, porté pourtant aux nues en 2007 lors de son élection.

Même en annonçant un remaniement ministériel pour octobre prochain, il n'est pas sûr que cela suffise à M. Karcher, comme se plaisent à l'appeler les jeunes des banlieues, pour améliorer sa cote qui traduit en réalité ses penchants extrémistes et surtout ses liens étroits et son attachement au monde de l'argent.

Nouvelle descente aux enfers pour Sarkozy et son Premier ministre Fillon.

Un sondage réalisé par TNS Sofres Logica dont les résultats ont été rendus publics aujourd'hui indique que 72 % des Français ne font plus confiance au chef de l'État. C'est le plus haut niveau jamais atteint jusqu'ici. François Fillon a perdu également la confiance de ses compatriotes à hauteur de 60 % d'entre eux.

Sarkozy qui s'était échiné depuis des mois à chasser sur les terrains du F.N. pour lui soustraire une partie de son électorat s'est donc retrouvé face au mur.

Nouvelle ombre au tableau, son Premier ministre prend désormais ses distances de sa politique. Refusant de voir en lui son mentor, Fillon veut voler de ses propres ailes à l'avenir. Oubliant un peu vite que c'est Sarkozy qui l'a fait roi, il nourrit même l'ambition de se présenter aux élections présidentielles de 2017...